Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778). Un sculpteur du roi au temps des Lumières
Issu d’une dynastie de sculpteurs parisiens, formé sous la Régence, en plein triomphe du style « rocaille », Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778) construit sa renommée sur la faveur que lui accorde Louis XV. Des années 1730 aux années 1750 Lemoyne s’illustre dans le genre colossal. À moins de dix ans d’intervalle, en 1743 et 1754, le sculpteur inaugure à Bordeaux puis à Rennes deux monuments à la gloire de Louis XV, prouesse artistique et technologique jamais égalée jusqu’alors. À partir des années 1750, le sculpteur recentre sa production sur l’art du portrait, devenant, avant Houdon, le sculpteur des grands hommes. Célébré de son vivant, Lemoyne connut une destinée posthume tragique : la plupart de ses monuments religieux et royaux furent détruits sous la Révolution et le sculpteur tomba dans l’oubli, victime du mépris de la génération néoclassique. L’artiste est demeuré longtemps méconnu, éclipsé par la renommée de Bouchardon puis de Houdon. Cette étude se propose de reconsidérer l’une des figures majeures de la sculpture française du XVIIIe siècle, en mettant l’accent sur son héritage familial et esthétique, l’influence de son atelier et le rôle que la « sociabilité » des Lumières a joué dans la réussite de sa carrière et le succès de ses portraits.
Cécilie Champy-Vinas, « Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778). Un sculpteur du roi au temps des Lumières », thèse de doctorat sous la direction d’Alain Mérot, Université Paris-Sorbonne. Soutenance le 11 mars 2017.
Illustration : Jean-Baptiste Lemoyne, Buste de Mademoiselle Clairon, 1761, marbre, Paris, Comédie-Française.