Allemagne ou Italie probablement de la seconde moitié du XVIIIe siècle d'après l'antique

Vénus pudique et Antinoüs du Belvédère (dit aujourd’hui Hermès du Belvédère)

Deux statuettes en ivoire
Restaurations à la cheville et au pied de Vénus, insert d'une pièce d'époque dans la tête d'Antinoüs

H. 41 et 42 cm

Provenance : Collection parisienne, un appartement décoré par Alberto Pinto

Estimate : 15.000 / 20.000

Hammer Price : 17.000 €

N° de lot : 97

Related literature :- Francis Haskell, Taste and the Antique - The Lure of Classical Sculpture 1500-1900, New Haven et Londres, Yale University Press, 1981, no. 88, p. 141-43 et 325-28, fig. 5 et 173 ;
-Ss dir. Heike Schmidt et Maria Sframeli, Diafane Passioni Avori barocchi dalle corti europee, Livorno, Firenze Musei, Sillabe, 2013 ;
- Karin Annette Möller, Elfenbein Kunstwerke des Barock, Staatliches Museum Schwerin, Catalogue de l'exposition tenue du 31 mars au 04 juin 2001, Schwerin, Staatlichen Museum, 2001.

Œuvres de référence :
– Fin du IIe sec. A.C. – Début du Ier sec. A.C. Vénus Médicis, marbre, 153 cm, Florence, Palais des Offices, n°inv. A16. Tribuna
– Époque d’Hadrien, Hermès du Belvédère dit précédemment Antinoüs du Belvédère, marbre blanc, 195 cm, Rome, musée du Vatican, n°inv.907

Cette paire d’imposantes statuettes en ivoire s’inspire des œuvres les plus célèbres de l’art antique, l’Antinoüs du Belvédère et la Vénus Médicis. La première conservée aux Musées du Vatican à Rome fut répertoriée pour la première fois en 1543. Elle est de nos jours considérée comme une représentation d’Hermès dans son rôle de psychopompe. La seconde est inventoriée dans l’inventaire du cardinal Ferdinand de Médicis de 1584 avant d’être transportée en 1675 à Florence où elle trône depuis dans la Tribune de la Galerie des Offices. Ces deux sculptures font partie des antiques les plus admirés à Rome depuis leur découverte et furent largement diffusées dans toute l’Europe aux siècles suivants sous forme de dessins et d’estampes, de moulages, de bronzes ou de petites statuettes en ivoire ou en bois, comme celle créée par Johannes Sporer (ca. 1720- 1759) conservée à Florence au Museo di Casa Martelli (n° inv. Martelli n.130). Nos deux figures pourraient avoir été exécutées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en Italie, à Rome ou Florence, grands centres de production de sculptures en ivoire à cette période. Les ateliers italiens réalisaient des réductions de grands modèles antiques pour satisfaire une clientèle internationale, surtout les visiteurs du Grand Tour friands de culture classique. Toutefois ces œuvres ont aussi pu être exécutées par un atelier allemand, tels que ceux de Dresde ou Düsseldorf qui produisaient aussi au XVIIIe siècle de nombreuses réductions inspirées de l’antique destinées aux collections princières et à la bourgeoisie cultivée. Ici les sujets ont été simplifiés par rapport aux modèles originaux : Vénus se présente debout sans son dauphin et Antinoüs appuyé contre un tronc d’arbre sans son drapé, tous deux dans leur plus simple appareil. En les dénuant de leurs attributs et grâce à une finition au poli très lisse, le sculpteur a insisté sur la nudité des personnages. Mis ainsi en paire, Vénus et Antinoüs représentent l’idéal masculin et l’idéal féminin de la Beauté classique. Toutefois le traitement des cheveux, le morphotype des visages témoignent d’une volonté de la part de l’artiste anonyme de s’éloigner des canons classiques en marquant ses œuvres d’un style plus personnel, faisant de cette paire de statuettes des objets de collection uniques tout en portant le caractère universel de la beauté idéale classique.

CIC en date du 23 juin 2025.

Friday 03 October 2025 Giquello Hôtel Drouot, salle 5-6
Slideshow