Jeanne Bardey, née Bratte (1872-1954)
Tête de femme, dite aussi Tête de la Chasteté
Terre cuite
Porte le n°68 au-dessous de la base
H. 9,5 cm sur une base en pierre H. 6,6 cm
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Estimate : 2.000 / 3.000 €
Hammer Price :
N° de lot : 1
- André Vessot, Jeanne Bardey, dernière élève de Rodin (Lyon 1872-1954), Édition Bellier, 2016.
Œuvre en rapport :
– Jeanne Bardey, Femme, dite aussi Tête de la Chasteté, avant 1914, bronze sur un socle en marbre vert, H. 15,5 cm, Paris, musée d’Orsay, n°inv. RF3422.
Dernière élève d’Auguste Rodin, Jeanne Bardey (1872-1954) s’initie très tôt aux pratiques artistiques telles que le dessin et la peinture. Elle quitte Lyon, sa ville natale, en 1907 pour rejoindre Paris afin de se perfectionner. Devenue élève du peintre et lithographe François Guiguet (1860-1937), il l’encourage à pratiquer la sculpture. C’est près du jardin du Luxembourg, au détour d’un café, qu’elle rencontre le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917) en 1909. Il décide de la prendre sous son aile et de lui enseigner toutes les techniques de son art, et particulièrement la terre cuite qu’elle finira par parfaitement maîtriser.
Proche de son maître, elle devient son modèle et sa maîtresse. À la fin de sa vie, Rodin désigne Jeanne Bardey comme son héritière et souhaite lui léguer toutes ses œuvres. Toutefois, l’État français refuse et le sculpteur, mourant, accepte un compromis. Il est tranché que l’artiste donne l’intégralité de ses œuvres au musée qui portera son nom, à condition que Jeanne Bardey en soit la directrice. Néanmoins, cette dernière n’accédera jamais à ce poste ni même à aucune fonction dans cette institution.
Surnommée « l’élève oubliée de Rodin », il a fallu attendre l’année 1991 pour que la ville de Mornant, près de Lyon, lui consacre enfin une exposition, ravivant ainsi ses œuvres restées longtemps en sommeil dans les réserves du musée des Arts décoratifs de Lyon.