Vincenzo Gemito (1852-1929)

Portrait de Mathilde Duffaud

Modèle créé vers 1878-1879
Bronze à patine verte
Signé " GEMITO " à l’arrière
Porte le cachet du fondeur " CIRE PERDUE / A.A. HEBRARD "

H. 47 cm, sur un socle à l’imitation d’un chapiteau ionique H. 19 cm

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Estimate : 30.000 / 40.000 €

Hammer Price :

N° de lot : 83

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Inédite parmi les œuvres jusqu’ici documentées du sculpteur napolitain, le portrait de Mathilde Duffaud, maitresse et muse de Gémito est une récente découverte. Le Vincezo rencontre Mathilde à Naples en 1872. Femme de l’antiquaire français Duhamel, Mathilde est en villégiature. Gémito fait son portrait et en tombe amoureux. Rapidement les deux amants s’installent ensemble à l’ombre du Vésuve et Mathilde suit quelques années plus tard le sculpteur lors de son départ pour Paris. Outre le premier buste en terre cuite de 1972, Gémito sculpte ou dessine sa muse dans différentes attitudes tout au long de leur idylle qui durera jusqu’à la mort prématurée de Mathilde, gravement malade depuis quelques années. Dans une importante communication écrite en date du 30 janvier 2025, Jean-Loup Champion, l’historien de l’art et directeur scientifique de l’exposition monographique, Gémito : Le sculpteur de l’âme napolitaine (Paris, Petit Palais, 15 octobre 2019 – 26 janvier 2020) date ce buste du séjour en France du sculpteur, plus précisément entre 1877 et 1878. Il note, au-delà de la marque parisienne du fondeur et marchand Adrien Hébrard, une similitude entre la coiffure de Mathilde et celle que l’on retrouve dans les portraits dessinés par Gémito à Paris à la même époque. Le beau portrait, daté 1877 et peint dans la capitale par l’ami du couple, Antonio Mancini nous présente la maîtresse du sculpteur sous les mêmes atours. Surtout, Jean-Loup Champion nous précise que pour cet étonnant portrait Gémito s’écarte du naturalisme brute et sans concession du Pescatore qui heurta la critique lors de sa présentation au Salon de 1877. Mathilde pose d’une façon plus sensuelle, plus alanguie, plus suggestive que pour l’élégant mais convenu portrait napolitain de 1872. La main du sculpteur est plus ample, plus rapide, la touche est plus esquissée, plus libre, plus « parisienne ».
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