Aristide Maillol ou la féminité revisitée
Gazette Drouot n° 35
Vendredi 10 octobre 2025
Le corps féminin est au centre de l’œuvre du sculpteur. La Femme au crabe en est l’un des plus beaux et célèbres témoignages. L’exemplaire prochainement en vente a déjà séduit Albert Sarraut et le peintre toulousain Paul Mesplé.
Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol, a confirmé l’authenticité de cette œuvre, déjà bien connue puisqu’elle a figuré dans l’exposition de 1961 au musée des Augustins à Toulouse « Achille Laugé et ses amis Bourdelle et Maillol » (n° 118). Elle provient de la descendance du peintre toulousain et conservateur du musée des Augustins entre 1941 et 1964, Paul Mesplé (1896-1982). Ce bronze lui a été offert par l’ancien président du Conseil Albert Sarraut (1872-1962) en septembre 1961 à la suite de l’exposition toulousaine. Maillol réalise le modèle de la Femme au crabe vers 1905. Il s’adonne alors à la sculpture depuis seulement une dizaine d’années, mais déjà son style – revisitant les figures classiques au travers de formes synthétiques et sensuelles – s’affirme. Cet exemplaire a été tiré du premier modèle avec la position des bras en diagonale, la main gauche tournée vers l’intérieur. Un second état sera conçu par l’artiste vers 1930 avec les bras presque parallèles. L’édition de cette œuvre a commencé à la demande de Vollard en 1905. Les exemplaires de ce premier état issus de l’édition de Vollard sont sans marque de fondeur, comme c’est ici le cas. L’éditeur eut dans un premier temps recours au fondeur Bingen puis, a priori à partir de 1907, à Florentin Godard.
Aristide Maillol (1861-1944), La Femme au crabe, première version, modèle créé vers 1905, fonte vers 1906-1909, probablement réalisée à la demande d’Ambroise Vollard, bronze à patine brun nuancé de rouge, monogramme de l’artiste « M » sur la terrasse à l’avant du pied gauche, h. 16,5 cm. Estimation : 15 000/20 000 €
JEUDI 16 OCTOBRE, TOULOUSE. MARC LABARBE OVV. CABINET LACROIX – JEANNEST.