Jeunesse éternelle – Gazette Drouot
Gazette Drouot n°22
31 mai 2024
Si vous n’avez jamais entendu le nom de Nicolas François Gillet ou vu ses œuvres, il n’y a là rien d’étonnant. L’auteur de ce buste de Hébé a fait l’essentiel de sa carrière en Italie et en Russie. Quelle grâce dans ce visage aux yeux baissés, aux épaules et au buste recouverts d’un fin tissu plissé, à la chevelure ceinte d’une couronne de roses et de feuillages. Voici Hébé, déesse de la jeunesse et de la vitalité, fille de Zeus et d’Héra, protectrice des jeunes époux. Les œuvres de Gillet sont suffisamment rares pour envisager que ce buste, daté 1753, soit celui présenté par l’artiste au Salon de 1757. Son iconographie correspond et rien n’empêchait l’artiste de présenter au Salon une œuvre réalisée quelques années auparavant. Originaire de Metz et formé dans l’atelier de Lambert Sigisbert Adam, Gillet obtient deux seconds prix de sculpture à l’Académie royale, en 1743 et 1745. Pensionnaire à l’Académie de France à Rome, il reste six ans dans la Ville éternelle, où il est remarqué pour un Saint Augustin réalisé pour l’église Saint-Louis-des-Français. De retour à Paris en 1752, il est agréé à l’Académie l’année suivante, reçu académicien en 1757 avec Le Berger Pâris distribuant la pomme pour prix de la beauté. Son départ pour la Russie est le grand tournant de sa carrière. Il participe à la fondation de l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg – dont il devient le directeur –, répond pendant vingt ans aux commandes des impératrices Élisabeth Ire puis Catherine II, forme la plupart des grands artistes, parmi lesquels Fedot Choubine ou Mikhaïl Koslovski. Avant de revenir finir ses jours en France.
VENDREDI 7 JUIN, SALLE 10 – HÔTEL DROUOT. CRAIT + MÜLLER OVV. CABINET LACROIX – JEANNEST.