Aimé-Jules DALOU (1838-1902)
Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste, dite aussi Madone assise avec deux enfants
Esquisse en terre cuite vers 1877, signé 'DALOU' au revers
H.: 28,5 cm, sur un socle circulaire en marbre rouge et bronze doré Diam. : 22 cm et H. : 8,5 cm
Collection particulière, France
Estimation : 20.000 / 30.000 €
Prix au marteau : 29.500 €
N° de lot : 50
-J. Hunisak, The Sculpture of Jules Dalou: Studies in his style and Imagery, New York and, London, 1997, Philip Ward-Jackson, Public sculpture of the city of London, vol.7, Liverpool University Press, 2003, pp.336-338 et p.457 ;
-A Simier et M. Kisiel, Jules Dalou, le sculpteur de la République, catalogue des Sculptures de Jules Dalou conservées au Petit Palais, Paris Musée, 2013, p.432
OEuvres en rapport :
-Aimé-Jules DALOU, Charité, terre cuite, vers 1877, H. 77 cm Londres, V&A Museum, n°inv.A.36-1934.
En 1909, le biographe du sculpteur Aimé-Jules Dalou, Maurice Dreyfous, indique que l’artiste « mettait au baquet » un certain nombre d’oeuvres dont il n’était pas satisfait. Parmi celles-ci il en décrit trois précisément : « le deuxième groupe achevé et détruit comportait une madone, assise, la jambe droite portée en arrière, un enfant les pieds posés sur sa cuisse gauche et qu’elle soutient de son bras gauche tandis que lui appuie sa petite tête sur la poitrine de sa divine mère. Au pied de celle-ci un autre enfant debout. St Jean regarde la Madone et l’enfant qu’elle porte ». L’auteur ajoute : « Suivant la coutume, Dalou avait fait complètement le nu de ce groupe et il était, selon le témoignage de ses amis, Alphonse Legros et Lantéri, tout à fait hors ligne. Puis il mannequina les draperies, les chercha, les rechercha encore, les fit et les défit vingt fois, s’y fatigue, s’y énerva, ne trouvant jamais quelles étaient ce qu’il avait rêvé. Et en un jour de final découragement il détruisit complètement le tout. De ces deux groupes (le premier est une baigneuse nue), personne n’a plus souvenir d’avoir rien revu, ni l’ébauche, ni l’esquisse…Quant à la Madone, la seule trace qu’on en retrouve est un tout petit bout de croquis… » Force est de constater que la description est extrêmement proche – à l’exception de l’attitude de l’Enfant Jésus qui désigne du doigt le petit saint Jean – de notre remarquable terre cuite au rendu très détaillé et abouti. Si cette version inédite, avec variantes, de Madone assise aux deux enfants s’inspire des statuettes de dévotion en terre cuite du XVIIème siècle, elle s’inscrit surtout dans le corpus des oeuvres de l’artiste réalisées dans les années 1874, lors de son exil à Londres. Au même titre que la Madone détruite, cette terre cuite est à la source, selon toujours le biographe de l’artiste, du célèbre groupe en marbre de la Charité commandé en 1877 pour orner La Fontaine du Royal Exchange (aujourd’hui remplacé par une copie en bronze.).