Jean-Baptiste BOUDARD (1710-1768)

Vénus céleste

Sculpture en marbre blanc
Signé « J.B. Boudard » et daté 1751

Hauteur: 166 cm

Collection particulière parisienne

Estimation : 40.000- 60.000 €

Prix au marteau : 40.000 €

Littérature en rapport :- J.B. Boudard, Iconologie, tirée de divers auteurs : ouvrage utile aux gens de lettres, aux poëtes, aux artistes, & généralement à tous les amateurs des beaux-arts, 1710-1768, Trattner, Johann Thomas, Edler von, 1717-1798.
-L. Dussieux, Les artistes français à l'étranger, Paris, Gide et J. Baudry, 1856.
-F. Haskell et N. Penny ;Pour l’amour de l’Antique – la statuaire gréco-romaine et le goùt européen , p. 355 : 356 pour la Vénus céleste , 1988.
-F. Barocelli, Jean-Baptiste Boudard 1710-1768, cat. exp., Parme, 1990.

La rareté des œuvres de Jean-Baptiste Boudard conservées dans les collections françaises repose sur le profil presqu’exclusivement italien de son importante carrière. Contemporain de Bouchardon, Adam et Slodtz, Boudard fut premier prix de sculpture au concours du prix de Rome de 1732 avec son bas-relief aujourd’hui perdu : Bersallaï remet à David son fils Chanaan. Alors âgé de 24 ans, il arriva à Rome en 1734, y fréquenta l’Académie en tant qu’élève, répondit à une commande royale avec son Tireur d’épine et travailla sur divers chantiers – dont la façade de Saint-Jean de Latran pour laquelle il sculpta une statue du Pape. Il séjourna également à Naples puis à Lyon. En 1748 il entra au service de Philippe de Bourbon qui devint le Prince régnant de Parme. Boudard, à partir des années 1750, se fixa définitivement à Parme et fut l’un des fondateurs de l’Académie de cette ville. De 1753 à 1768, date de son décès, Boudard fut employé à son œuvre maitresse, le décor du jardin du Palais ducal, en collaboration avec Petitot, architecte de la cour de Philippe de Boubon. Si ce décor réalisé dans la grande tradition française des sculptures de jardin est riche d’une douzaine d’œuvres de Boudard, c’est sans doute son ambitieux groupe de Silène lié par Cromis, Mnasilo et Egle en équilibre sur un lion qui fut le plus remarqué. Bien que les œuvres de Boudard soient principalement conservées à Parme, au Palais ducal, à la Surintendance, au palais du gouverneur ou encore à l’Académie, une très belle étude de tête en terre cuite est conservée aujourd’hui au musée de l’Ermitage (Portrait of Fra Carlo Lodoli, 1744, h.66cm, n°inv. Н.ск-566), de même que le portrait en marbre de Philippe de Bourbon, acquis par le Victoria and Albert Museum en 1972 (N°inv. A.2-1972). En 1991, la ville de Parme organisa une grande exposition monographique de Jean-Baptiste Boudard.

La Vénus céleste datée 1751 est antérieure de deux ans au lancement du chantier du jardin du Palais ducal. Elle s’inscrit cependant dans l’esprit et l’iconographie versaillaises de ce décor pour lequel Boudard sculpta aussi une Vénus avec un dauphin, inspirée de la Vénus Médicis. L’original de la Vénus céleste, ici brillamment copiée par Boudard, fut très appréciée et commentée tout au long du XVIIIème siècle. La critique s’accorde aujourd’hui pour y voir une statue hellénistique incomplète restaurée selon la tradition par Algardi. Mentionnée en 1656 dans la collection Palmieri à Bologne la Vénus céleste est conservée depuis 1657 au musée des Offices à Florence. On en connaît quelques autres copies célèbres exécutées en marbre par Coysevox et Clérion ou fondue en bronze par les frères Keller. Une version datant du XIXème siècle est encore de nos jours exposée dans la Cour carrée du musée du Louvre.

12 décembre 2016 Artcurial - Paris 7 Rond-Point des Champs-Elysées 75008 - 14h
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