Alfred Auguste Janniot (1889-1969)

Torse de Cécile

Modèle créé vers 1927-1929
Bronze à patine brune nuancée de vert Signé « A. JANNIOT » sur la cuisse droite

H. 124 cm

Succession de Gérard Ducos

Estimation : 30.000 / 40.000 €

Prix au marteau : 50.000 €

N° de lot : 135

Littérature en rapport :

Œuvre en rapport :
-Alfred Janniot, Torse de femme, 1936, bronze à patine noire, Saint-Quentin (02), musée des beaux-arts Antoine Lécuyer, inv. BA 189.

Jusqu’à très récemment, ce torse n’était pas identifié. Dans le catalogue de l’exposition Alfred Janniot Monumental tenue actuellement au musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer de Saint Quentin, un torse de femme, similaire au nôtre, est identifié comme étant celui de Cécile, épouse et modèle favori d’Alfred Janniot. L’artiste exécute un premier torse de sa femme entre 1927 et 1929, après avoir réalisé l’Hommage à Jean Goujon commandé par Jacques-Émile Ruhlmann pour son Hôtel du Collectionneur présenté à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. L’excellente réception de cette œuvre représentant trois nymphes lui permet d’obtenir de nombreuses commandes de collectionneurs privés.
Le Torse de Cécile est une œuvre majeure dans la carrière de Janniot et exprime parfaitement le style du sculpteur. À l’occasion du Salon des Tuileries de 1929, le critique d’art Louis Vauxcelles déclare : « Le torse de Janniot est d’une réelle beauté ; cet artiste, engagé quelque temps dans une impasse, a enfin compris que le style ne s’acquiert qu’à force de fervente observation de la nature ; il est revenu à la vérité » (Excelsior, 10 mai 1929, p.5). On retrouve l’influence directe de l’Antiquité, notamment avec l’attitude proche de celle de l’Aphrodite de Cnide. Ici, Janniot abandonne tout ornement pour extraire l’essentiel de son modèle et fait disparaitre le visage, les bras et les jambes. Nombre de sculpteurs de l’entre-deux-guerres partagent cette aspiration à l’épure par le biais de l’étude du corps féminin. Avant 1928, Léon-Ernest Drivier réalise un Torse de femme (bronze, H. 161 cm, Grenoble, musée de Grenoble, inv. LUX 045 S, 3467) qui est également le portrait de Cécile Janniot. Louis Dejean s’applique également à cet exercice (Torse de femme, 1923, bronze, H. 82 cm, Saint-Quentin, musée des beaux-arts Antoine Lécuyer, inv. L 109).
Face au succès rencontré par ce premier torse, Janniot reprend le modèle, qu’il réduit au niveau des jambes. Le musée des Beaux-Arts de Saint-Quentin en conserve une épreuve en bronze réalisée en accord avec Léon Delvigne, alors conservateur du musée, par la Fonderie coopérative des artistes de Paris sous la supervision de l’artiste en 1936.

16 juin 2022 Mirabaud Mercier
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