Antonio Canova (1757-1822), atelier de
« Tête idéale, Juliette Récamier en Béatrice »
Vers 1820
Buste en marbre blanc
H. 48 cm, et piédouche H. 9,8 cm
Collection particulière
Estimation : 25.000 / 30.000 €
Prix au marteau : 26.000 €
N° de lot : 247
-Giuseppe Pavanello, Mario Praz, L’opera complete del Canova, Milan, Rizzoli, 1976, pp. 122-123 ;
-Franca Falletti, Silvestra Biotoletti, Annarita Caputo, Lorenzo Bartolini, scultore del bello naturale, Giunti, Firenze Musei, 2011, pp. 192-193 ;
-Ss dir. Claire Barbillon, Catherine Chevillot, Sculptures du XVIIème ou XXème siècle : Musée des Beaux-Arts de Lyon, Paris, Somogy, 2017, pp. 146-148.
Œuvres en rapport :
Buste coiffé du simple voile :
-Antonio Canova, Portrait de Juliette Récamier, 1813, plâtre, H. 47 cm, Possagno, Gypsothèque, inv. N. 234 ;
-Antonio Canova, Buste de Béatrice, 1819-22, marbre, H. 45,7 cm, Boston, Museum of Fine Arts, inv. 2002.318 ;
-Probablement atelier d’Antonio Canova, Juliette Récamier, marbre, H. 57, 5cm, Bournemouth, Russell-Cotes Art Gallery & Museum, inv. S.C9 BORGM.
Buste couronné d’olivier :
-Antonio Canova et atelier, Tête idéale, Juliette Récamier en Béatrice, 1819-22, marbre, H. 60 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts, inv. A 2921.
En 1813, Juliette Récamier rend visite à Antonio Canova dans son atelier romain. Le sculpteur touché par la beauté de la jeune femme décide de faire son portrait. Profitant de l’absence de Juliette qui, fuyant la chaleur romaine, s’est installée à Naples durant trois mois, le sculpteur modèle en terre cuite dans le plus grand secret et de mémoire l’image de sa nouvelle égérie. C’est à son retour dans la Ville Éternelle que la « Belle des Belles » découvre son effigie, décontenancée, elle a du mal à dissimuler sa déception. Canova transforme alors ce portrait en buste de Béatrice, la muse du poète Dante Aligheri dans la Divine Comédie, inscrivant ainsi cette œuvre dans la série des Têtes idéales qui l’occupe durant le premier tiers du XIXème siècle. Il existe une épreuve en plâtre de Béatrice datant de 1813 conservé à la Gypsothèque de Possagno (inv. N234). À partir de ce modèle, Canova réalise deux versions en marbre : l’une entre 1817 et 1818, la tête ceinte d’un simple voile, qu’il offre à son biographe Leopoldo Cicognara (1767-1834) et une autre sculptée en 1822 pour répondre à la commande du collectionneur Alexander Baring (1774-1848), la tête couronnée d’une branche d’olivier.
Comme pour la plupart des Têtes idéales, la littérature sur l’artiste n’est pas exhaustive quant au nombre d’exemplaires réalisés par Canova lui-même ou par son atelier. On peut citer les versions du musée des Beaux-Arts de Lyon (inv. 1 2921), du musée de Boston (inv. 2002.318), une version offerte en 1819 au viennois Stephan Szechej ou encore la belle copie de Lorenzo Bartolini (1777-1850), conservée dans une collection particulière à Florence.