Gaston Etienne Le Bourgeois (Vire 1880-Rambouillet 1946)
Singe, départ de rampe d’escalier
Modèle créé vers 1910
Bois sculpté en ronde-bosse
Porte le monogramme de l'artiste sur le côté gauche de la partie rampe
Petit accident à la queue, comblement d'un manque à l'arrière
H. totale : 94 cm
Provenance : Collection particulière, par descendance
Estimation : 10.000 / 15.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 24
-G.-E. Le Bourgeois, Sculpteur, catalogue d'exposition, Musée des Arts Décoratifs, Palais du Louvre, Pavillon de Marsan, 28 avril-29 mai 1921 ;
-Le Décor de la Vie de 1900 à 1925, catalogue d'exposition, Pavillon de Marsan, Pavillon du Louvre, Paris, 1937 ;
- Gabriel Mourey, « Gaston Le Bourgeois, sculpteur », in Art et Décoration, revue mensuelle d'art moderne, 1912, pp. -165 -176, un autre exemplaire illustré p.172 ;
- Musée des Arts décoratifs, préface de François Carnot, G. Le Bourgeois et ses amis artistes et artisans de Rambouillet, exposition au musée des Arts décoratifs, s.n., 1947, Paris ;
-Henri Hamel, Gaston Etienne Le Bourgeois, Caen, Association Le Mois, 1976 ;
-Gaston Le Bourgeois 1880-1956, Exposition présentée par la S.A.V.R.E (Sauvegarde Architecturale du Vieux Rambouillet et son Environnement, Bibliothèque Florian à Rambouillet, organisée en septembre 1996
Oeuvre en rapport :
-Gaston Le Bourgeois, Départ de rampe d’escalier Singe, vers 1910, bois sculpté en ronde-bosse, H. 80 cm, Paris, Musée des Arts Décoratifs, inv. 18636 B.
« Je veux seulement constater qu’il existe une certaine catégorie d’œuvres d’art qui engendrent la sympathie et créent immédiatement des liens entre leur auteur et le spectateur.» (Gabriel Mourey, in Art et Décoration 1912,p.165)
Ce départ de rampe d’escalier en bois surmonté d’un singe au repos illustre parfaitement la critique élogieuse faite au sujet de l’œuvre du sculpteur animalier Gaston Le Bourgeois. Initié à la sculpture auprès de son père, tailleur de pierre pour les monuments historiques, l’artiste a fait de la taille directe sur pierre et bois sa spécialité. Après un travail exigeant d’observation, le sculpteur propose des sujets animaliers d’une grande modernité grâce à une grande sobriété et un sens de la synthèse aigu qu’il intègre à la décoration d’intérieurs, tels des panneaux de meuble, des lambris ou, à des rampes d’escaliers, très en vogue pendant la période Art Déco. Installé à Paris près de l’atelier de Rembrandt Bugatti à partir de 1900, Gaston Le Bourgeois observe les animaux du jardin des Plantes. Il participe à de nombreux Salons dès 1910, dont le Salon des Artistes Décorateurs où il présente le modèle de notre Singe. Un article dans la revue Art et décoration de 1912 dédié au jeune artiste mentionne et illustre cette série de poteaux ornés d’un chat, d’une cigogne, d’un enfant emmailloté ou d’un singe (article de Gabriel Mourey, pp.165-176, ill. p. 172).
Son succès est immédiat et le couturier Jacques Doucet lui commande un grand meuble à hauteur d’appui pour son hôtel de l’avenue du Bois grand amateur d’art et important mécène, après avoir découvert ses lambris animés d’animaux aux formes épurées au Salon des Artistes Décorateurs de 1913. Une exposition lui est même dédiée au musée des Arts Décoratifs en 1921. Le sculpteur travaille également pour la manufacture de Sèvres de 1920 à 1926 tout en présentant des œuvres remarquées à l’Exposition universelle de 1925. Il répond également à de nombreuses commandes publiques et privées, notamment la décoration du hall d’entrée de la Salle Pleyel en 1927 ou du restaurant Prunier dans le 16ème arrondissement de Paris. Installé à Rambouillet après la Grande Guerre, il poursuit ses activités en répondant à des grandes commandes pour le décor de la Gare de Versailles ou la reconstruction de la cathédrale de Verdun. Après la seconde Guerre Mondiale, tout en poursuivant ses sculptures animalières, il se consacre désormais à la sculpture religieuse en réalisant notamment la décoration de la chapelle de l’hôpital de Rambouillet.