Pays-Bas méridionaux, seconde moitié du XVe siècle
Scène de l’Annonciation
Élément de retable sculpté en noyer
Accidents et manques, main gauche de la Vierge
probablement postérieure
35,4 x 24,5 x11 cm. Il repose sur une base postérieure octogonale en bois 5,5 x 29,5 x 13,7 cm.
Provenance : ancienne collection Joanny Peytel (1844- 1924) puis par sa descendance
Estimation : 4.000/6.000 €
Prix au marteau : 18.000 €
Cette magnifique scène de l’Annonciation exécutée par un atelier brabançon de la seconde moitié du XVe siècle devait faire partie d’un retable dédié à la Vie de la Vierge ou du Christ. Les deux personnages sont campés dans un intérieur gothique, à l’instar de ceux que les peintres flamands composent pour contextualiser cette scène fondamentale, à la suite de Rogier van der Weyden (1400- 1464) (cf Atelier de Rogier Van der Weyden, L’Annonciation, huile sur bois, vers 1440, Paris, musée du Louvre). On y distingue les montants d’un baldaquin – probablement du lit – bordé d’un rideau pendant à senestre, recouvert d’un ciel de lit à franges, le pan intérieur orné de motifs en losanges. Ce décor donne non seulement de la profondeur à la scène, et fait allusion à l’union mystique de l’Eglise et du Christ et à sa naissance virginale.
A la grâce de l’ange agenouillé, la chevelure flottante, il ne manque que les larges ailes déployées, dont on voit encore les fentes de fixation à l’arrière ( cf. l’ange de l’Annonciation du Retable de la Vierge dit de Saluces, vers 1500-1510, Bruxelles, Musée de la Ville). Inspiré également de l’enluminure contemporaine, l’ange tient un large et long phylactère qui divise la scène, créant ainsi une limite entre les mondes surnaturel et terrestre.
Lorsque le relief était encore polychromé, il devait y être inscrites les paroles de salutation de l’ange Gabriel : Ave Maria plena Gratia (Evangile de Luc. 1 :28) L’attitude de la Vierge, légèrement tournée, la main droite sur le coeur et l’autre paume ouverte, exprime l’acceptation