Jean-Antoine BELLETESTE (Dieppe, 1731-1811)
Retable de dévotion figurant la Crucifixion
Vers 1790-1800
Éléments en ivoire dans une boîte en bois vitrée, anneau de fixation en ivoire. Signé et situé «Belleteste à Dieppe».
CIC FR2307507538-K
H. : 30,5 cm - boite H. : 33 cm
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Estimation : 7.000 / 8.000 €
Prix au marteau : 17.000 €
N° de lot : 339
Oeuvres de comparaison :
– Attribué à Jean-Antoine Belleteste, Retable de dévotion figurant la Crucifixion, dim totale: 34,6 cm ; H : de la scène 21,4 cm – Londres, Victoria and Albert Museum, n°inv.A.4-6-1978 ;
– Jean-Antoine Belleteste, la Crucifixion, ivoire, signée, datée et située dans le bois au revers, bois et verre, dim. de la boîte, dim. 30, 8 x 18,2 x 5,8 cm – Château musée de Dieppe, n°inv. 913.13.1 ;
– Jean-Antoine Belleteste, la Crucifixion, signée, datée et située sur le devant, ivoire et ébène, poirier, bronze,bois et verre, dim. de la boite 36,5 x 22,5 x 7 cm – Château musée de Dieppe, n°inv. 988.4.1.
Cette scène d’une grande délicatesse et aux riches détails iconographiques présentée dans sa boite d’origine en bois vitrée sur l’avant et les côtés illustre non seulement la Crucifixion mais aussi un résumé de tous les évènements de la
Passion grâce aux détails évoquant chaque épisode du martyre. Le Christ est représenté sur la croix au centre d’une composition d’une profusion extraordinaire ; saint Jean, Marie-Madeleine et la Vierge se tiennent dans des attitudes contrites au-devant de tous les instruments de la Passion. Le plafond du cadre est constellé d’étoiles collées sur un tissu d’origine, le devant de l’autel présente l’agneau christique étendu sur la croix. Ce retable miniature, support de dévotion privée d’un très grand luxe, a été réalisé par l’un des membres de l’atelier le plus réputé de la ville de Dieppe spécialisée dans l’exécution d’ouvrages en ivoire sculpté dès le XVIe siècle. L’atelier des Belleteste a été représenté par quatre générations d’artistes entre la seconde moitié du XVIIIe et le premier tiers du XIXe siècle. Ils se sont distingués par la qualité d’exécution de leurs objets de sainteté, figures mythologiques et petits objets précieux. L’oeuvre est ici signée et située sur le devant de l’autel : on y lit «Belleteste à Dieppe». La comparaison de cette signature à l’encre noire avec une autre apposée sur un retable de dévotion identique en iconographie et en qualité d’exécution conservée au Château Musée de Dieppe, permet d’attribuer notre rare oeuvre à Jean -Antoine Belleteste, premier représentant de cette famille, qui en a fait sa renommée. Outre ce retable daté de 1797-1798 on peut notamment citer un autre exemplaire conservé au Château-Musée de Dieppe, daté de 1761. Composées sur le même modèle (mais avec des détails différents, comme la figure de saint Jean ou le traitement de la croix et du périzonium) les scènes ont été exécutées avec trente-sept ans d’écart. La perduration du sujet manifeste le succès de cette production de grand luxe à la fin du XVIIIe siècle. Cependant rares sont les exemplaires encore conservés de nos jours. On peut citer la version du Victoria & Albert Museum, celle de la collection Winkler à Wiesbaden ou encore du musée de Commercy.