Landolin Ohnmacht (1760-1834)
Putto ailé allumant une torche
Médaillon sculpté en relief en albâtre
Signé "OHMACHT" et daté "1790" à droite de la figure
Petit manque dans la partie supérieure de la flamme, torche refixée, usures et fissures, quatre encoches de fixation aux quatre coins au revers
Dim. 16 x 13.5 cm
-
Estimation : 1.500 / 2.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 139
- Ignaz Rohr : Der Strassburger Bildhauer Landolin Ohmacht. Eine Kunstgeschichtliche Studie samt einem Beitrag zur Geschichte der Ästhetik um die Wende des 18. Jahrhunderts, Strasbourg 1911 ;
- Jeanne Lombard, Landolin Ohmacht (1760-1834), catalogue raisonné, premières recherches, mémoire de maîtrise, histoire de l'art, Strasbourg 2, sous la direction BARIDON Laurent, 2002, p. 18 ;
- Mechtild Ohnmacht, Landelin Ohnmacht, Kunstverlag Josef Fink, Lindenberg un Allgaü, 2013, pp.40 45.
Ce charmant médaillon en albâtre représentant un putto ailé allumant une torche a été réalisé par le sculpteur Landelin Ohmacht. L’artiste né en 1760 à Dunningen en Allemagne a d’abord été apprenti chez un sculpteur sur bois à Triberg, puis à Fribourg-en-Brisgau (peut-être chez Johann Christian Wenzinger), avant d’étudier de 1779 à 1787 auprès de Johann Peter Melchior à la manufacture de porcelaine de Frankenthal. C’est auprès de ce ‘Modellmeister’ et célèbre théoricien de l’art qu’il s’imprègne du style néoclassique et développe de grandes facultés pour la création de reliefs en petit format. Il excelle notamment dans l’art du portrait en médaillon qu’il exécute principalement en albâtre, son matériau de prédilection. De 1787 à 1790, Ohnmacht produit environ vingt portraits de bourgeois à Bâle et de leurs familles sous forme de médaillons, petits bustes ou reliefs. Avant de s’installer vers 1801 à Strasbourg où il devient le chef de file d’une école alsacienne de sculpture dynamique comptant des artistes talentueux comme André Friedrich (1798-1877), Anne Catherine Vallastre (1795-1855) ou Philippe Grass (1801-1876), Ohnmacht séjourne une demi-année en Italie en 1790. Alors qu’il avait assidument fréquenté la salle des antiques de Mannheim lors de sa formation, ce voyage lui offre d’autres sujets d’inspiration. On lui connait un certain nombre d’œuvres signés copiées de l’antique, notamment plusieurs reliefs représentant Antinoüs. C’est dans ce contexte qu’il réalise ce médaillon figurant un petit putto allumant un flambeau, variante d’un autre médaillon représentant Eros attrapant un papillon daté aussi de 1790 qui était autrefois conservé à l’Altertumsmuseum de Wiesbaden (dim. 16 x 12 cm, reproduit p.43 ill.47 dans l’ouvrage de Mechtild Ohnmacht). L’exécution de notre médaillon témoigne du talent de cet artiste néoclassique qui a su jouer avec la translucidité du matériau : en amincissant délicatement la plaque d’albâtre au niveau de la main du putto, la lumière traversante au revers donne l’impression que la torche s’allume.
