Auguste Rodin (1840-1917)

Portrait de Madame Cruchet

Terre cuite
Signé "A. Rodin" au crayon à l'arrière
(Quelques griffures et usures)

H : 27 cm

Collection Maurice Fenaille ; par descendance.

Estimation : 10.000 / 15.000 €

Prix au marteau : 11.500 €

Littérature en rapport :-Carrier-Belleuse Le Maître de Rodin, catalogue d’exposition, Compiègne, Palais, 22 mai – 27 octobre 2014 », RMN, Paris, 2014, pp. 130-145 ;
-Hémène Marraud, « Dons, dédicaces, échanges : Rodin au cœur de son œuvre, pp. 252- 254, sous dir. Catherine chevillot et Antoinette Le Normand-Romain, Rodin, le livre du centenaire, catalogue de l’exposition tenue à paris, Grand Palais, 22 mars-31 juillet 2017.

Lot 10

 

Œuvres en rapport :
-Auguste Rodin, Madame Cruchet, 1868, plâtre teinté, H.24,5 cm, n°inv ; S00191 ;
– Auguste Rodin, Madame Cruchet, terre cuite, H. : 26,7 cm, San Francisco , California, Fine Arts museums of San Francisco, N°inv. 1933.12.22.

 

Comme beaucoup d’artistes, Auguste Rodin commence par portraiturer ses proches avant de devenir un grand portraitiste reconnu dès les années 1880. Si son premier buste daté de 1860 représente son père, il modèle aussi les traits de personnes qui lui viennent en aide en guise de reconnaissance, comme c’est le cas du docteur Thiriar ou de l’entrepreneur et décorateur Cruchet dans l’atelier duquel il travaille en tant que praticien.
Ce charmant buste petite nature en terre cuite appartient à une série à plusieurs variantes représentant l’épouse de cet homme qui est devenu l’un des premiers mécènes de l’artiste. Ce portrait exaltant la grâce féminine, réalisé pendant l’époque où Rodin travaille dans l’atelier d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse témoigne de l’influence du grand maître dont les bustes notamment ont connu un grand succès, représentatif du goût du Second Empire. Dans les oeuvres de jeunesse de Rodin, cette influence de Carrier-Belleuse qu’Henry Nocq a décrit comme « l’empreinte (qui) a persisté malgré tout » est visible tant dans la technique que dans son style. On retrouve ainsi
dans ce buste la dextérité du modelage du matériau, alliée au sens de l’anecdote pittoresque avec l’agrafe aux fleurs ornant la coiffure. Cette influence du réalisme carrier-belleusien trouve son paroxysme dans le dernier
Portrait de Madame Cruchet réalisé plus tardivement, en 1878, à une période où Rodin use de son expérience dans la représentation de portraits charmants ou de bustes de fantaisie (A.Rodin, Bacchante, vers 1874, terre cuite , H.
39,4 cm, signé A. Rodin, New York, The Metropolitan Museum of Art).

 

15 juin 2021 Daguerre Hôtel Drouot, salle 7
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