Auguste Trouchaud (actif dans les années 1830-1845)

Portrait de la princesse Marie d’Orléans (1813-1839)

Buste en marbre blanc
Signé " Aute Trouchaud " sur le côté

Petit accident à l'oreille droite

H. : 65 cm

Château de Ray-sur-Saône, collection de la Comtesse Diane Baconnière de Salverte jusqu'en 2016, par descendance

Estimation : 3.000 / 4.000 €

Prix au marteau : 26.000 €

N° de lot : 209

Littérature en rapport :-Lionel Arsac, " Les statues des rois de France et hommes d'Etat de la galerie de pierre haute de l'aile du Nord : une ambitieuse commande de sculptures pour les Galeries historiques de Versailles ", dans Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], 19 | 2021 ;
-Ss dir. Anne Dion-Tenenbaum, Marie d'Orléans princesse et artiste romantique, cat. exp., Paris, musée du Louvre, 18 avril-31 juillet 2008, Chantilly, musée Condé, 9 avril-31 juillet 2008, Paris, Musée du Louvre Somogy, 2008, pp.116-125 et Cat.44 p.132-133 , Cat.45 et Fig.33 p.134-135.

Oeuvres en rapport :
– Auguste Trouchaud, Jeune fille couronnée de fleurs, 1836, buste en marbre blanc, signé  » Trouchaud « , H. 57 cm, Paris, musée du Louvre, dépôt à Aix-en-Provence, musée Granet, inv.LP 1454 ;
– Auguste Trouchaud, Jeune fille couronnée de fruits, 1836, buste en marbre blanc, signé  » Trouchaud « , H. 57 cm, Paris, musée du Louvre, dépôt à Aix-en-Provence, musée Granet, inv.LP 1453 ;
-Auguste Trouchaud, d’après Marie d’Orléans, Jeanne d’Arc, 1836-1837, statue, marbre, 201 x 75 x 82 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. MV 1854 ;
-Marie d’Orléans, Buste de Louise d’Orléans, reine des Belges, 1837, plâtre, signé du monogramme à l’anglaise  » MO « , dim. 60 x 40 x 15 cm sur socle, Chantilly, Musée Condé, inv. OA 898 ;
-Ary Scheffer, Portrait de Marie d’Orléans, vers 1837, huile sur toile, 155 x 73 cm, Chantilly, musée Condé, inv. PE.799 ;
-Antonin Moine, Marie d’Orléans en tenue de sculpteur, plâtre, H. 46 cm, signé  » Antonin Moine 1840 « , cachet sur la plinthe  » SUSSE Fres/EDITEURS : 31 PLACE DE LA BOURSE « , Châlons-en-Champagne, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, inv. 881.12.3.

Qui mieux qu’Auguste Trouchaud dont ce buste empreint de simplicité et de sérénité porte la signature, aurait pu réaliser le portrait de Marie d’Orléans ?
Cet artiste dont on ne connait même pas le lieu de naissance ni la formation n’apparait dans les archives de l’histoire de l’art qu’associé intimement au nom et à l’ uvre de la princesse orléaniste disparue à l’âge de 25 ans.
La fille de Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850) et Marie-Amélie de Bourbon-Sicile (1782-1866) reçoit une éducation soignée et montre très tôt une prédilection pour les domaines artistiques. Elle prend dès l’âge de huit ans des cours de dessin avec le jeune peintre Ary Scheffer (1795-1858), figure de proue du courant romantique, qui demeure son professeur pendant plus de quinze ans. Pour l’aider à progresser, le célèbre artiste lui propose de s’essayer à la sculpture, alors que lui-même n’en a aucune expérience particulière. C’est la révélation du début de l’année 1834 ! Manifestement Marie trouve sa voie dans ce médium, étroitement épaulée par son maitre qui lui insuffle les sujets et lui apporte conseils techniques et encouragements. La princesse, pleine de créativité, réalise le modelage avec, parfois, l’assistance du professeur. Son état de santé physique et psychique se fragilisant, le processus de création des uvres de la sculptrice est secondé par l’intervention d’un praticien : Auguste Trouchaud. Il intervient à partir de l’étape du moulage ou de la fonte et devient également le responsable officiel et attitré de la traduction des modèles de Marie en marbre.
Il exécute notamment dans le marbre sa célèbre Jeanne d’Arc, commandée par Louis Philippe pour orner en 1837 les Galeries Historiques du musée de l’Histoire de France du Château de Versailles. La Jeanne d’Arc se distingue parmi les douze autres statues représentant les grands souverains et serviteurs d’Etat qui ont fait la gloire de la France. Après la mort de la princesse en 1839, Trouchaud poursuit l’ uvre de la sculptrice en réalisant toutes les répliques commandées par la famille orléaniste. Le statuaire réalise aussi la copie, pour la chapelle de Dreux, du monument érigé par sculpteur Richard Westmacott (1775-1856) à l’abbaye de Westminster en Angleterre à la mémoire du prince Antoine d’Orléans, comte de Montpensier (1775-1807), autre frère de Louis-Philippe. En 1845 il livre encore les bustes en marbre du duc et de la duchesse de Kent pour la galerie Victoria au château d’Eu.
Plus qu’un simple traducteur dans le marbre, se peut-il qu’Auguste Trouchaud soit l’auteur du modèle de cet émouvant portrait ? Il s’essaye en effet à la typologie du buste féminin dans les années 1836-1837. Deux bustes en marbres représentant une jeune femme couronnée de fruits et une jeune femme couronnée de fleurs sont exposés au Salon de 1837.

23 mars 2023 Vassy & Courtadon Hôtel des ventes de Clermont-Ferrand
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