École française de la première moitié du XIXème siècle dans le style de la Renaissance
– Portrait de femme d’après la statue priante de Marie de Barbançon-Cani (1567-1601) exécutée par Barthélémy Prieur (1536-1611) – Portrait d’homme en cuirasse et écharpe, dans le goût de Barthélémy Tremblay (1568-1629)
Paire de bustes en marbre blanc
Traces infimes de peinture rouge sur le décor du buste de la femme, quelques usures sur les arêtes, petits éclats, salissures
H. : 84 cm et H. : 82 cm
Ancienne collection Charles Seguin depuis au moins 1904, puis par descendance au propriétaire actuel
Estimation : 20.000 / 30.000 €
Prix au marteau : 31.000 €
N° de lot : 253
Oeuvres de comparaison :
– Barthelemy Prieur, Marie de Barbançon-Cani (1567-1601), priant en marbre, 1601, 138 x 108 x 65 cm, Paris, musée du Louvre, n°inv. LP 405 ;
– Attribué à Barthélémy Tremblay, Henri IV, tête laurée, en cuirasse et écharpe, buste en marbre, vers 1604 ?, 83 x 63 x 29 cm, Versailles, dépôt du Louvre au musée national du Château de Versailles, inv. n° MV 5788 ;
– École française du premier quart du XIXème siècle, François de Lorraine, duc de Guise (1519-1563), buste en bronze, Hôtel de Ville de Calais.
Ces spectaculaires bustes d’apparat ont probablement été réalisés pour rejoindre une galerie des ancêtres dans une propriété privé pour répondre au goût historiciste en vogue sous les Monarchies du XIXème siècle. Ce courant n’a pas seulement remis au goût du jour les portraits des rois de la Renaissance, mais aussi ceux des grandes personnalités qui ont fait l’histoire de cette période, comme en atteste le buste dit de François de Lorraine, Duc de Guise, conservé dans l’hôtel de Ville de Calais.
Le portrait de la jeune femme s’inspire directement de la statue-priante représentant Marie de Barbançon-Cani décédée en 1601. Il reprend le costume à ailerons et à grand col ainsi que la coiffure composée d’un voile et d’un diadème de la sculpture réalisée par Barthélémy Prieur, placée d’abord dans l’église Saint-André-des-Arts avant d’être déposée au musée des Monuments français entre 1795 et 1816. L’homme présente, quant à lui, une cuirasse de style maniériste dérivant directement de celle portée par Henri IV sur le buste de Barthélémy Tremblay exécuté vers 1604. Avec sa coiffure aux boucles stéréotypées et avec ses traits idéalisés, il est difficile d’identifier l’homme représenté. Toutefois le visage lisse et sévère, doté d’une barbiche pointue et de moustaches aux extrémités relevées, ainsi que le costume raffiné alliant cuirasse et fraise en dentelle rappellent la mode apparue sous le règne de Henri III et poursuivie sous Henri IV. La présence de la cuirasse oriente notre identification vers un chef de guerre et gouverneur des armées royales -ce que n’était pas l’époux de Marie de Barbançon-Cani, Jacques-Auguste de Thou, président du Parlement de Paris. Aussi est-il possible d’envisager que le portrait de cette dernière ait seulement servi de modèle pour la représentation d’une autre femme d’influence de cette période. Compte-tenu de certaines similitudes avec les portraits gravés de la période ou des dessins de François Clouet, il est envisageable que ces portraits s’inspirent de ceux des membres de la célèbre famille de Guise à la tête de la Ligue catholique et acteurs majeurs de cette période troublée du XVIème siècle.
Quoiqu’il en soit, cette spectaculaire iconographie historiciste s’inspirant d’une période fastueuse et révolue met plutôt en avant l’idée générale de l’histoire de France plutôt que la représentation fidèle de personnages célèbres.