Jean-Pierre Dantant, dit le Jeune (1800 - , 1869

Portrait-charge d’Honoré de Balzac, écrivain

Plâtre
Signé et daté 'Dantan J 1835' au dos
Porte le nom du modèle en rébus sur le devant



H. 32,50 cm

Collection Brooks Beaulieu

Estimation : 3.000 / 4.000 €

Prix au marteau : 3.500 €

N° de lot : 111

Littérature en rapport :'Dantan Jeune, Caricatures et portraits de la société romantique, Collections du musée Carnavalet', cat. exp., Paris, Maison de Balzac, 1989, p. 149-150, n° 148

Expositions : ‘The Romantics to Rodin, French Nineteenth-Century Sculpture from North American Collections’, Los Angeles County Museum of Art, 4 mars – 25 mai 1980, Minneapolis Insitute of Arts, 25 juin – 21 septembre 1980, Indianapolis Museum of Art, 22 février – 29 avril 1981, Los Angeles, 1980, p. 200-202, n°83
‘Monumental Balzac : petite histoire des monuments au
grand écrivain’, Tours, Musée des Beaux-Arts, 18 mai – 2 septembre 2019, p. 43, n° 2

Œuvre en rapport :
Jean-Pierre Dantan le Jeune, ‘Portrait-charge d’Honoré de Balzac’, H. 34 cm Paris, musée Carnavalet, S147

 » Je vous mettrai dans l’envoi du 17 avril, mes deux charges en plâtre par Dantan qui a caricaturisé tous les grands hommes. Le sujet p[rinci]pal de la charge est cette fameuse canne à ébullition de turquoises, à pomme d’or ciselée qui a plus de succès en France que toutes mes œuvres. Quant à moi, il m’a chargé sur ma grosseur. J’ai l’air de Louis XVIII. Ces deux charges ont eu un tel succès que je n’ai pas pu encore m’en procurer « . Honoré de Balzac évoque avec amusement et autodérision les caricatures que Dantan a pu réaliser de sa personne1. Le sculpteur met l’accent dans notre plâtre sur la canne, que Balzac ne quittait quasiment jamais, et que l’artiste rend particulièrement disproportionnée. Aussi, il se moque des cheveux de l’écrivain, qu’il laissait pousser inexorablement, et ce malgré les critiques de ses contemporains. Un côté de son crâne est chauve, l’autre présente une mèche longue et folle. Dantan pousse la caricature jusqu’à représenter une paire de ciseaux et une imposante mèche de cheveux sur la base au côté de la canne et du chapeau, comme éléments suffisants à la reconnaissance du modèle caricaturé, nul besoin de rébus ici.
Des deux caricatures de Balzac réalisées par Dantan, seul notre modèle est parvenu jusqu’à nous. Il s’agit ici de la seule version connue encore disponible à ce jour (l’autre étant conservée au musée du Petit Palais à Paris), l’ensemble des autres ayant disparues ou ayant été détruites. Si Balzac semble évoquer le succès important de ces modèles et leur édition en grand nombre, aucun plâtre de l’autre caricature, ‘La canne de Balzac’, n’est parvenu jusqu’à nous, et le modèle n’est connu que par une gravure de Théodore Maurisset (fig 1.). Ces considérations font de notre plâtre une pièce d’une immense rareté, dernier témoignage de la caricature de l’un des personnages les plus emblématiques du XIXe siècle français, par le caricaturiste le plus talentueux.

1. H. de BALZAC, ‘Lettres à l’Étrangère’, t. 1, 1850, p. 244.

10 novembre 2022 Artcurial Hôtel Marcel Dassault, 7 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris
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