Rembrandt Bugatti (1884-1916)

Pélican au repos

c.1904
Bronze à patine brune
Edition originale A.A Hebrard, fonte Albino Palazzolo
Tirage limité à six exemplaires dont certains numérotés
Signé « R. Bugatti » sur la terrasse ; cachet de fondeur « Cire perdue A.A Hébrard »

H. 13 cm ; L. 17 cm ; Pr. 10 cm

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Estimation : 40.000 / 60.000 €

Prix au marteau : 38.000€

Littérature en rapport :-André Salomon, « Rembrandt Bugatti », in Art et décoration, t.2 Juillet/décembre 1913, pp157- 164. Un exemplaire reproduit p.158 ;
-Mary Harvey, The Bronzes of Rembrandt Bugatti, 1885-1916 : an illustrated catalogue and biography, Palaquin Publishing Ltd, 1979, pp.77-79 ;
-Jacques Chalom des Cordes, Rembrandt Bugatti, catalogue raisonné, Paris, Les Editions de l’Amateur, 1987, pp.77-83, pp.140-141 ;
-Edward Horswell, Rembrandt Bugatti, life in sculpture », Sladmore Gallery, 2004, p.57 ;
-Rembrandt Bugatti The Sculptor 1884 – 1916, Catalogue d’exposition, Nationalgalerie, Staatliche Museen zu Berlin, 28 mars – 27 juillet 2014, Hirmer Verlag, 2014, pp.82-84 ;
-Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, une trajectoire foudroyante, répertoire monographique ; Les Editions de l’Amateur, 2016, un exemplaire représenté p.49, pp.129-133 et modèle répertorié sur le n°53 C, p.274.

Parmi les nombreux oiseaux migrateurs que l’artiste Rembrandt Bugatti a minutieusement observés et modelés lors de ces studieuses séances « sur le vif » au zoo d’Anvers, le pélican est l’un de ses sujets de prédilection.

Il fait partie des animaux exécutés précocement et présentés dès 1904 lors de la première exposition organisée par son éditeur exclusif, Adrien A. Hébrard qui a su révéler son talent par des fontes en bronze d’une extraordinaire qualité. A cette occasion le journaliste Emile Seyden décrit, dans son article dans la revue l’Art décoratif, le talent du jeune homme, à peine âgé de 20 ans : « la simplicité voulue prend une singulière force d’expression quand on a les œuvres sous les yeux ». Parmi ces œuvres il cite « les loups d’Egypte, le singe, les pélicans ainsi modelés et campés dans leurs allures naturelles et dans des proportions réduites, ont une acuité d’expression qui manquent à bien des oeuvres monumentales et qui se traduit tantôt en noblesse, tantôt en souple et redoutable hypocrisie, mais toujours en sensibilité »…

Bugatti, fasciné par les oiseaux exotiques et migrateurs, tels que les cigognes, pélicans, flamants roses, vautours, grues, serpentaires, marabouts et casoars, aime les modeler dans des scènes où leurs interactions sont magnifiées par l’aptitude du sculpteur à capter la réalité des expressions, à rendre leurs mouvements. Entre 1904 et 1906, Bugatti étudie les pélicans et les modèle dans leurs occupations favorites : le jeu, la toilette, le repos, etc…  Ici notre petit oiseau est au repos. Ses longues et larges ailes sont repliées, son bec à la large poche extensible est enfoncé dans son plumage : son attitude est calme et posée en comparaison du Pélican en parade ouvrant le bec(N°184 p.321 du Répertoire monographique, 2016, op cit.) ou des Trois pélicans en conversation(N°181 p.321 du Répertoire monographique, 2016, op cit).

Notre pélican appartenait originellement à un Groupe de cinq Pélicanscréé en 1904 (un exemplaire répertorié à ce jour) dans lequel deux pélicans jouent face à face, le troisième fait sa toilette devant un quatrième aux ailes déployées tandis que le dernier, impassible aux activités des quatre autres, tout en intériorité, se repose. Or, par stratégie commerciale, et comme il l’a pratiqué avec un très grand nombre d’autres groupes, Hébrard a isolé chacun des oiseaux qui participait à cette charmante scène pour créer quatre modèles différents en bronze, édités chacun à un petit nombre d’exemplaires[1]. Notre Pélican au repos fait partie des six exemplaires, avec ou sans numéros, répertoriés à ce jour.

Il a répété les portraits de pélicans : ombres, mouvements, relaitons entre les oiseaux, scènes d’amour et de nourritures lui a fourni de nombreux spectacle dont il a réussi à capter le réalisme ; l’expression réelle des postures de ces animaux dans des compositions ingérieuses

Le zoo d’anvers possède une riche collection d’oiseaux exootqies,  observation de l’oiseau livré à ses activités : flamands et pélicans occupent les étanges au milieu du jardin : ce sont d’abord les pélicans et les cigognes que Bugatti observe, en approchant au plus près pour pouvoir analyser  leurs attitudes, leurs mouvements et leurs sonorités

Les pélicans sont des animaux piscivores dont le grand bec est muni d’une volumineuse poche extenseible, le corps corpulent avec de longues et larges ailes, espèce grégaire, nichent en colonie, se nourrissent en commun, nettoyage et lissage des plumes les occupent beaucoup.

Entre 1904 et 1906 Bugatti les modèle spontanément dans leurs occupations favorites : le jeu, la toilette, le repos ; Pélican en parade ouvrant le bec, dans la manifestation la plus grandiose de cet animal (fonte unique) , Groupe de cinq pélicans créé en 1904 , Hébrad prend la décision  de le separer pour créer quatre mdoèles en bronze édités chacun à peu d’exemplaires (p.119) : deux pélicans jouant, petit pélican au repos, pélican à sa toilette, pélican aux ailes déployées

Pratique que Hébrard utilise fréquemment ; celle d’isoler des animaux qui originellement participait à un groupe , à l’instar des chevaux boulonnais ou ardennais  ou trois pélicans en conversation

Les pélicans de Bugatti appartiennent à ses plus remarquables descriptions d’oiseau,  dans lesquelles il exprime un certain nombres de sentiments, humour, colère, pathos and repose.clearly the artist was taken with the highy characterful nature of pelicans, and he created individual models and combintaitons of birds in « conversation ».remarkable akis is bugatti’s refusal to stylize or idealize the gawky asymmetry and ragged energy of the birds. In 1904, this model was included in the Hebrard gallery’s  opening exhibition, premiere expo de Bugatti à Paris

Bugatti particulièrement attiré par les oiseaux exotiques au zoo d’anvers

Article dans la revue L’art décoratif rédigé par Emile Seyden après la toute première exposition de Bugatti dans la galerie de son éditeur exclusif  « la simplicité voulue prend une singulière  force d’expression quand on a les œuvres sous les yeux » parmi ces œuvres le journaliste cite «  les loups d’Egypte, le singe, les pélicans ainsi modelés et campés dans leurs allures naturelles et dans des proportions réduites, ont une acuité d’expression qui manquent à bien des oevures monumentales et qui se traduit tantôt en noblesse, tantôt en souple et redoutable hypocrisie, mais toujours en sensibilité ; fait jouer les ombres et les lumières aux creux et aux saillies de ce nouveau corps recréé à la plastiline issue d’une observation patiente presque fusionnelle

Un certificat d’authenticité de madame Véronique Fromanger en date du 29  octobre 2018 sera remis à l’acquéreur.

> Exposition temporaire : 1911

[1]Selon le Répertoire monographique, op cit, 2016, pp.274-275, sous toutes réserves, n°52 : Pélicans jouant face à face, trois exemplaires; n°53 Pélican au repos, six exemplaires ; n°54 : Pélican à sa toilette, cinq exemplaires ; n°55 :Pélican aux ailes déployées, cinq exemplaires.

 

10 décembre 2018 Etude Crait-Müller - Paris Hôtel Drouot - Salle 6
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