François Pompon (1855-1933)
Ours blanc, version E (patte postérieure droite coupée par l’antérieure)
Bronze à patine brune
Fonte ca. 1925/1926
Signé « POMPON » sur l'arrière de sa patte postérieure gauche
Signé « POMPON » et numéroté « 9 » ; incisés en dessous de sa patte antérieure gauche
H. 24 cm x L. 11 cm x Prof. 45 cm
Provenance : Collection Joseph Laforge (1887-1980), fondateur de la Galerie Saint Louis à Grenoble ; Puis, par descendance.
Estimation : 150.000 / 200.000 €
Prix au marteau : 265.000 €
N° de lot : 62
- Bruno DARDELET, « Jongkind en Dauphiné : aquarelles du Musée de Grenoble : hommage à M. Joseph Laforge, conservateur honoraire du musée dauphinois » in L'art et La Lettre, pochette n° 2, série Hommes du Dauphiné. - Grenoble , 1969. - N et B - Cat. n°[3], reprod. en n. et b ;
- Catherine CHEVILLOT, Liliane COLAS, Anne PINGEOT, François Pompon : 1855-1933, cat. Exp. Paris, Musée d'Orsay, 18 octobre 1994 au 22 janvier 1995, Paris, Gallimard ; Electa ; Réunion des musées nationaux, 1994, N° 122 E, p. 212 ;
- Roger CHABOUD, « De la Galerie Saint-Louis aux musées : la collection Joseph Laforge », in Les chroniques : revue d'histoire en dauphiné / Association rivoise de défense de l'environnement et du patrimoine, n° 51, juin 2011, p. 4-6 ;
- Élisabeth LEBON, Dictionnaire des fondeurs de bronze d'art - France 1890-1950, Marjon Éditions, 2003, pp. 259-261.
Exemplaires de la version ‘ E ‘ en bronze répertoriés dans les collections publiques :
– François Pompon, Ours blanc, 1927, bronze, signé à l’arrière de son antérieur gauche « Pompon » ; cachet, à l’arrière de son antérieur gauche: « CIRE/C.VALSUANI/PERDUE », dim. 24 x 11,5 x 45 cm, Paris, Musée d’Orsay, n° inv. RF 4196 ;
– François Pompon, Ours blanc, bronze, inscription sur sa patte postérieure droite « Pompon » ; sous sa patte postérieure gauche « CIRE/C.VALSUANI/PERDUE », au-dessous, au crayon, « 12 », dim. 24 x 10,5 x 43,5 cm, Dijon, Musée de Beaux-Arts, n° inv. 3453.
Notre exceptionnel exemplaire en bronze de l’Ours blanc correspond à la version ‘ E ‘ du catalogue raisonné établi en 1994, celle dite « patte postérieure droite coupée par l’antérieure ». Comme semblent l’indiquer les livres de comptes du sculpteur conservés au Musée d’Orsay (Anne Pingeot, « Archive d’un sculpteur, les livres de comptes », dans François Pompon : 1855-1933, catalogue d’exposition de 1994, pp. 115 à 136), l’œuvre pourrait avoir fait partie de la commande du 24 novembre 1924, passée directement à François Pompon par le galeriste et collectionneur grenoblois Joseph Laforge. Ces livres de comptes n’étant pas suffisamment détaillés on peut, pour autant, aussi envisager une commande personnelle de Joseph Laforge. Notre bronze signé « Pompon » à l’arrière de la patte postérieure gauche est de nouveau signé et numéroté « 9 » par l’artiste par une incision dans le métal sous la patte antérieure gauche. Cette numérotation autographe correspondrait au contrat signé entre Pompon et Laforge en 1924 qui limite à vingt le nombre d’exemplaires de l’ours blanc en bronze. Comme les tout premiers bronzes de François Pompon, fondus par Hébrard et Claude Valsuani, exposés par le sculpteur aux Salons d’Automne, des Artistes français et des Décorateurs en 1922, notre épreuve ne porte pas de cachet de fondeur. Toutefois, si l’on se réfère à la concomitance, en 1924, entre le contrat signé entre Laforge et Pompon d’une part, et les commandes de Pompon à la fonderie Claude Valsuani d’autre part, tout laisse à penser que notre épreuve a été fondue rue des Plantes à Paris dans cette fonderie par Marcel Valsuani qui dirige l’entreprise au décès de son père après 1923. Pompon récupère alors l’épreuve qu’il cisèle, retouche et grave sous une patte du numéro « 9 » qu’il accompagne d’une nouvelle signature. Cet exemplaire est inédit sur le marché. Il a été conservé jusqu’à ce jour par les descendants de Joseph Laforge. …Il n’existe pas une seule épreuve qui n’ait été exécutée, ciselée ou retouchée par les mains de l’artiste. (René Demeurisse, 1948, au sujet des éditions du vivant de l’artiste : citation reprise dans le catalogue de l’exposition de 1994, p. 102).
Le sculpteur bourguignon François Pompon a passé une grande majorité de sa carrière à tailler dans l’ombre, mais avec beaucoup de talent, pour le compte des artistes devenus les grands noms de la Sculpture moderne.