Attribué à l'atelier de François Joseph Rosset (1706-1786)
Niccolo Piccinni (Bari 1728- Passy 1800)
Buste petite nature en ivoire sculpté
Porte l'inscription "Piccini" au dos
Signature grattée au dos illisible
H. 13 cm - Poids : 236 g
Provenance : Suite à succession
Estimation : 400 / 600 €
Prix au marteau : 6.000€
N° de lot : 260
-Marie-Liesse Pierre, Un atelier jurassien au temps des Lumières, les Rosset, thèse de doctorat soutenu en 2013 sous la direction de Franck Muller, Université de Strasbourg, notice 73 pp.323-332.
Oeuvres en rapport :
-Attribué à l’atelier de Jean-François-Joseph Rosset (1706-1786), Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787), buste petite nature en ivoire, Inscription au dos : Gluck, signature grattée au dos illisible, H. :10,6 ; L. 8,5 ; P. 4 cm, Le Havre, collection particulière ;
– Mention non précisée, Christoph Willibald Gluck, (1714 – 1787), buste petite nature en ivoire, sans dim., Dieppe, Musée du Château.
Un certificat CITES sera remis à l’acquéreur.
Ce buste petite nature en ivoire de très belle qualité présente un portrait très réaliste du célèbre compositeur italien Niccolo Piccinni (1728-1800). Après un succès considérable à Rome où il compose plus d’une cinquantaine d’œuvres lyriques, il se rend en France en 1776 et devient professeur de chant de la reine Marie-Antoinette. Il est aussi nommé directeur du Théâtre italien et compose des opéras en français qui connaissent un vif succès, tels Roland ou Didon. Sa célébrité n’a d’équivalent que celle du compositeur bavarois Christophe Willibald von Gluck, son principal rival. Leur querelle d’artistes a d’ailleurs défrayé la chronique de l’époque. Le portrait de notre compositeur, représenté le port altier, la mâchoire carrée et volontaire, le regard déterminé, se rapproche, par son style et sa composition, de deux petits bustes en ivoire représentant Gluck et attribués au célèbre atelier de Joseph Rosset (1706-1786) . Cet atelier installé à Saint-Claude dans le Jura s’est spécialisé dans la production en ivoire de petits bustes ou statuettes en ivoire de philosophes, dont les célèbres portraits appariés de Voltaire et Rousseau. Non seulement on y retrouve un sens du détail et une qualité d’exécution très élevés, mais aussi les mêmes traitements des yeux aux pupilles creusées et du revers des œuvres à peine ébauché. Les deux bustes portent une mention identifiant le portraituré en lettres cursives au revers et présentent un étonnant accident à la droite de ces mentions, comme si la signature avait été volontairement effacée.
En faisant référence dans sa thèse à l’article de l’abbé Mermet, L’Histoire de l’art à Saint-Claude depuis ses origines, l’historienne Marie-Liesse Pierre indique que des sculpteurs malhonnêtes achetaient des pièces issues de l’atelier des Rosset et en effaçaient la signature pour en faire le commerce sous leurs noms. A l’instar du buste en ivoire de Gluck, le portrait sculpté de Piccinni pourrait être un autre exemple d’une oeuvre détournée, produite initialement par l’atelier de Joseph Rosset.
