Pierre-Jean DAVID, dit DAVID d'ANGERS Angers, 1788 - Paris, 1856)

Napoléon Gobert (1807-1833), mourant en Égypte, remet son testament à un ami

Esquisse préparatoire pour l'un des reliefs du monument du général Gobert (1760-1808) au cimetière du Père Lachaise à Paris
Haut-relief en terre cuite
Signé 'DAVID' en bas à droite et annoté 'FRANCE' sur la barricade au centre



Estimation 15 000 - 20 000 €

H. 28,50, L. 39,50 cm

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Estimation : 15.000 / 20.000 €

Prix au marteau : 15.000 € - PRÉEMPTION DU MUSÉE D'ANGERS

N° de lot : 150

Littérature en rapport :Viviane Huchard, 'Galerie David d'Angers', Angers, musée d'Angers, 1989, p. 49-50
Antoinette Le Normand-Romain, 'Mémoire de marbre : la sculpture funéraire en France 1804-1914', Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1995, le marbre reproduit sous le n°322 p. 233, p. 232-233, p. 349
Claire Barbillon, 'Le relief : au croisement des arts du XIXème siècle', Paris, 2014, monument répertorié sous le n°180 et reproduit p. 233

Œuvres en rapport :
Esquisses en terre cuite :
-Pierre Jean David d’Angers, ‘Le général Gobert reçoit le sabre de Dampierre mourant’, 1847, terre cuite, 29 x 69 cm, Angers, musée des Beaux-Arts, galerie David d’Angers, inv. MBA 1135
-Pierre Jean David d’Angers, ‘Le général Gobert délivre des soldats français’, avant 1847, terre cuite, 28,3 x 40 cm, Angers, musée des Beaux-Arts, galerie David d’Angers, inv. MBA 651
-Pierre Jean David d’Angers, ‘Le général Gobert apaise une sédition’, 1847, terre cuite, 28 x 69 cm, Angers, musée des Beaux-Arts, galerie David d’Angers, inv. MBA 1134
Plâtre :
– Pierre Jean David d’Angers, ‘Napoléon Gobert, mourant en Égypte, remet son testament à un ami, plâtre’, 95 x 135 cm, Angers, musée des Beaux-Arts, galerie David d’Angers, inv. MBA 856.19

Dès son inauguration, la qualité du monument du général Gobert est louée dans la presse :
 » Un de nos premiers statuaires, M. David, […] a terminé [au cimetière du Père Lachaise], cette année, un monument funéraire qui comptera désormais parmi les plus remarquables monuments de ces coteaux toujours verts consacrés aux pompes mondaines posthumes1.  »

Durant l’année 1847 David d’Angers réalise pour le cimetière du Père Lachaise à Paris le célèbre monument funéraire du général Gobert, commandé par son fils, Napoléon Gobert, filleul de Napoléon Ier. Il se compose d’un groupe équestre surmontant un piédestal orné de quatre reliefs en marbre représentant les moments les plus décisifs de la vie du général et un hommage au fils du grand militaire, commanditaire du monument :
-‘Le général Gobert délivre des soldats français enfermés dans une maison minée à Saint-Domingue’
-‘Le général Dampierre, expirant, remet son sabre de bataille au général Gobert’
-‘Le général Gobert, gouverneur de Bologne, apaise une sédition’
-‘Napoléon Gobert, mourant en Égypte, remet son testament à un ami’
Les esquisses en terre cuite des trois premiers reliefs sont conservées à Angers au musée des Beaux-Arts, celle que nous présentons ici, inédite, correspond à la dernière scène dont le musée angevin ne conserve qu’une épreuve en plâtre.

La scène représentée est un hommage à la fidélité d’un fils pour son père. Le 2 mai 1833, en Égypte, Napoléon Gobert mourant, transmet un testament à son ami Paul-Ange de Guernissac. Détenteur d’une immense fortune, Napoléon Gobert en fait don à l’Académie pour la création d’une rente destinée à récompenser le lauréat du  » morceau le plus éloquent d’histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus « . Dans ce même testament, Napoléon Gobert demande encore à l’Académie de réserver la somme de 200 000 francs à l’édification d’un monument pour la tombe de son père. Il choisit lui-même le sculpteur David d’Angers pour en être l’auteur.
De son propre chef, David d’Angers ajoute aux trois reliefs prévus célébrant les actes de bravoure du général, un quatrième illustrant la générosité philanthropique de son fils.
David d’Angers organise le récit dans une composition en frise. A gauche, il place la figure de Napoléon Gobert mourant dans les bras d’un vieillard égyptien. Au centre de l’œuvre l’élément clé et genèse du monument : le bras tendu de Gobert transmettant son testament. Sur la droite, Guernissac, l’ami fidèle, pose déjà un pied dans une embarcation en partance pour la France. Cet aspect narratif est concomitant de l’architecture du monument. Comme pour la tombe du général Foy, autre œuvre majeure de David d’Angers pour le cimetière du Père Lachaise, le sculpteur place ses bas-reliefs au-dessous de la statue, à la hauteur des yeux du spectateur qui les lit comme on lit une légende.

1.  » Tombeau du général Gobert au Père-Lachaise par M. David « , in ‘L’Illustration’, 1847, p. 373.

23 mars 2022 Artcurial Hôtel Marcel Dassault, 7 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris
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