Pierre-Jean David, dit David d'Angers (Angers, 1788 - Paris, 1856)

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

1832
Bas-relief en cire rouge sur ardoise
Signé en bas à gauche « David » et titré en haut à droite à la mine de plomb « Desbordes Valmore »

H. 14,1 x L. 12,5 cm

-Victor Pavie (1808-1886), ami de l’artiste qui lui donne cette cire. -André Pavie (1873-1940), petit-fils du précédent.

Estimation : 6.000 / 8.000 €

Prix au marteau : 22.000 €

N° de lot : 216

Littérature en rapport :- H. Jouin, David d’Angers, sa vie, son œuvre, ses écrits et ses contemporains, Paris, 1878, t. II, p. 490.
- B. Rivière (éd.). Correspondance intime de Marceline Desbordes-Valmore, Paris, 1896, vol. I, p. 38.
- L. Descaves, La Vie douloureuse de Marceline Desbordes-Valmore, Paris, 1910, p. 116.
- R. Pierrot, Marceline Desbordes-Valmore : 1786-1859, catalogue de l’exposition organisée pour le centenaire de sa mort, Paris, 1959, p. 51.
- T. Laugee, I. Villela-Petit (dir.), David d’Angers, les visages du romantisme, Montreuil, 2011, p. 99.

Exposition :
La Jeunesse des romantiques, Paris, Maison de Victor Hugo, 18 mai-30 juin 1927, cat. n° 844 (collection de M. André Pavie).

Œuvre en rapport :
David d’Angers, Marceline Valmore, 1832, médaillon en bronze, diam. 14,8 cm, Paris, musée du Louvre, inv. RF 3046.

« J’ai passé une grande part du jour chez David (…) David est bon comme un paysan, il a une blouse bleue, il m’a reçue en frère. Il m’a demandé en grâce de rester encore mercredi pour achever le plâtre qu’il va mouler d’après son ébauche en cire. (…) Hélas ! mon cher Ange, ton amour ne sera peut-être pas content, moi, je me trouve d’un laid aux larmes. La coiffure est belle pourtant et te plaira, j’en suis sûre. Il dit que je ressemble aux filles des bardes de Girodet, enfin tu verras. Arago pousse des cris sur la ressemblance. Moi, je ne connais pas bien mon profil. (…) », tels sont les mots que Marceline Desbordes-Vilmore écrit à son époux Prosper Lanchantin, dit Valmore, dans une lettre du 10 décembre 1832, pour lui narrer son expérience de pose pour le célèbre sculpteur David d’Angers. La comédienne et poétesse appartient au cercle des artistes pionniers de l’École romantique, celui-là même que David d’Angers fréquente et dans lequel il choisit majoritairement ses modèles pour son Panthéon des gloires contemporaines.
Admirative de la sculpture de David d’Angers, intitulée Jeune Grecque au tombeau de Marco Botzaris, présentée au Salon de 1827, elle écrit un poème à son sujet. L’admiration est réciproque puisque le sculpteur l’invite à poser pour lui. Ici le rendu incisif et rapide de la chevelure dans la cire contraste avec l’attitude intériorisée de cette grande femme de lettres aux yeux baissés. Le sculpteur cherchait surtout, lors de ses légendaires séances de poses, à représenter, au-delà d’un portrait réaliste, les hautes valeurs incarnées par ses modèles : « Que je sois devant la Beauté, devant le génie ou devant le courage indomptable, ou encore un défenseur de la liberté, j’éprouve une espèce d’ivresse, ma main tremble, mon cœur bat et je travaille ». Ce portrait de Marceline a d’ailleurs servi de modèle pour l’effigie en bronze qui orne la tombe de la poétesse au cimetière Montmartre à Paris.

23 mars 2023 Ader Nordmann Hôtel Drouot, salle 9
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