Martin Van den Bogaert, dit Desjardins (1637-1694)
Louis XIV à cheval
Statuette équestre en bronze à patine brune
Vers 1690
Sur une base en bois noirci et bronze doré H. : 22 cm ; elle est ornée de deux plaques en bronze doré figurant deux batailles de Louis XIV (Le Passage du Rhin et la Prise de Valenciennes) d'après Adam François Van der Meulen
Dim. : 43 x 39 cm
- Collection des Princes d'Aremberg ; - Palais Galliera, Paris Vente du 20 juin 1968, n°28 ; - Collection Georges Hereil; - Alain Moatti - Collection particulière française, par descendance
Estimation : 60.000 / 80.000 €
Prix au marteau : 62.000 €
N° de lot : 229
-Michel Martin, Les monuments équestres de Louis XIV, Une entreprise de propagande monarchique, Ed. Picard, Paris, 1970, pp 138 à 156 (il est à noter que la figure n°83 n'est pas la reproduction de notre exemplaire comme l'indique la légende) ;
- François Souchal, French sculptors of the reign of Louis XIV, Cassirer, Oxford, 1993, vol. IV supplément, n° 47, reproduit p. 75.
Littérature en rapport :
-François Souchal, French sculptors of the reign of Louis XIV, Cassirer, Oxford, 1993, pp. 258 et 259.
Oeuvres en rapport :
– Martin Desjardins, Louis XIV à cheval, bronze monumental aujourd’hui disparu (détruite en 1792), Place Bellecour à Lyon ;
– Martin van den Bogaert dit Desjardins, fonte attribuée à Roger Schabol, Louis XIV à cheval, c. 1700-1705, bronze, H. 43,5 cm, Londres, Wallace Collection, N°inv. S166 ;
– D’après Martin van den Bogaert dit Desjardins, Louis XIV, bronze, H. 44,1 cm, reliefs d’après Adam Frans van der Meulen, New York, Metropolitan Museum, N°inv. 11.129. 1a ;
– D’après Martin van den Bogaert dit Desjardins, Statue équestre de Louis XIV, bronze, H. 44 cm, reliefs par Adam Frans van der Meulen, Cambridge, Fogg Art Museum,N° inv. 1957.72 ;
– Martin van den Bogaert dit Desjardins, Portrait équestre de Louis XIV, plâtre, H. 40 x L. 38,5 x P. 19 cm, Paris, musée Carnavalet, N°inv. S881.
Pour diffuser à des fins de propagande l’image du pouvoir royal dans les provinces, Louis XIV commande dans les années 1680/1690 aux plus grands sculpteurs de l’Académie une série de statues équestres à son effigie. C’est le Maréchal de Villeroy, gouverneur de la ville de Lyon qui, en 1688, se charge de faire exécuter par Martin Van den Bogaert dit Desjardins le monument royal devant s’intégrer dans le nouvel aménagement d’une place baptisée Louis-le-Grand (aujourd’hui place Bellecour) dans la capitale des Gaules. Desjardins est au sommet de sa déjà riche carrière : académicien depuis 1671, il fait partie des sculpteurs chargés des grands décors de Versailles. Il s’appuie ici sur les dessins et sur les instructions du Premier Architecte des Bâtiments du roi François Mansart pour concevoir un monument qui, après bien des aléas, ne sera inauguré qu’en 1713. Le roi est représenté en cuirasse, selon le modèle de l’imperator lauré, chevauchant un cheval au passage, l’antérieur gauche levé, sans selle ni étriers, sur un simple tapis orné d’un soleil rayonnant. La statue sera détruite durant la Révolution non sans avoir au préalable rencontré un immense succès qui incita la production de nombreuses réductions. Ces réductions sont, pour la plupart fondues au XIXème siècle. L’ensemble des historiens, et plus particulièrement Michel Martin dans son ouvrage « Les monuments équestres de Louis XIV » publié 1986, dénombrent quatre statuettes qui se distinguent par leur qualité et forment un corpus homogène pouvant être attribué à Desjardins et son atelier. Deux de ces statuettes sont conservées dans des collections publiques américaines (Metropolitan Museum of Art de New-york et The Fogg Art Museum de Cambridge). La troisième faisait partie de la collection Camoin à Paris. Notre statuette est la quatrième de ce groupe bien documenté. Elle est mentionnée dans les collections des Princes d’Aremberg. Comme les trois autres, elle a vraisemblablement été réalisée dans l’atelier du sculpteur au même moment que la statue monumentale en vue d’être offerte aux grands personnages de la Cour ou en cadeau diplomatique. Le groupe est monté sur un socle en bois noirci décoré sur les quatre faces de plaques en bronze doré très finement ciselées. Sur le devant et à l’arrière deux écussons armoriés, l’un au Chiffre de Louis XIV avec les L entrecroisés et les cordons de l’Ordre de Saint Michel et du Saint Esprit, et l’autre, aux armes de la Couronne de France, fleurdelisées. Sur les faces latérales viennent s’inscrire deux beaux reliefs figurant des batailles glorieuses, la prise de Valenciennes (1677) et le passage du Rhin (1672) d’après des tableaux du peintre Adam François Van der Meulen (vers 1632-1690).