Pierre CARTELLIER (1757-1831)
Le Prince Napoléon-Charles Bonaparte (1802-1807), fils ainé de la Reine Hortense
1805
Buste en marbre ceint d’une couronne de feuilles de laurier en bronze doré
Signé et daté au dos « P.CARTELLIER. 1805.»
Léger empoussièrement, traces de fixation de la couronne de laurier au dos
H. : 44,5 cm sur un piédouche en bronze doré H.: 8,5 cm
Selon la tradition familiale, don de la reine Hortense à Hortense Cornu née Lacroix, filleule de la Reine Hortense ; par descendance via sa nièce Louise Hortense Joséphine Marie Lacroix (décédée le 30 avril 1923).
Estimation : 20.000 / 30.000 €
Prix au marteau : 20.000 € - PRÉEMPTION DU CHÂTEAU DE MALMAISON
Archives nationales : 400AP/41, Copies de lettres du prince, puis de l’Empereur, à Hortense Cornu [fille de Mme Lacroix, femme de chambre de la reine Hortense]. https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?irId=FRAN_IR_053754&udId=cswxs418hy--z23r6yh9uonv&details=true&gotoArchivesNums=false&auSeinIR=true
Littérature en rapport :
-Discours improvisé aux funérailles de M. Cartellier par M. Emeric-David, le 14 juin 1831, imprimerie Firmin Didot Frères, 1831 ;
-Correspondance de Napoléon Ier publié par l’ordre de Napoléon III, tome 1, Tours, 1868 ;
- Ernest Renan, Feuilles détachées, faisant suite aux souvenirs d'enfance et de jeunesse, C. Lévy, Paris, 1892, chapitre XXII, « Madame Hortense Cornu », pp.302-321 ;
-Gérard Hubert, « Pierre Cartellier, statuaire. Œuvres et documents inédits. Ancien Régime, Révolution, Consulat », in Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, année 1976, p.313 et suiv. ;
-Gérard Hubert, « L’œuvre de Pierre Cartellier, sculpteur, essai de catalogue raisonné », in Gazette des Beaux-arts, juillet-aout 1980, pp.1-44 ;
-Marie Chaudonneret, « Napoléon remet la Légion d’honneur au sculpteur Cartellier par Boilly, in Thurgauische Beiträge zur vaterländischen Geschichte, Band 118, 1981, pp.185-192 :
-Gérard Hubert, « Un buste retrouvé : le prince Napoléon-Charles par Cartellier », in Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1990, pp.149-152 :
-Mémoires de la Reine Hortense, publié par l’ordre de Napoléon II avec notes par Jean Hanoteau ;
- M.-A Dupuy, I le Masne de Chermont, E Williamson, Vivant Denon, directeur des musées sous le Consulat et l’Empire, correspondance (1802-1815), lettre n°677 p. 262 et lettre n°1104, p.417 ;
- Bonnie Effros, « ‘Elle pensait comme un homme et sentait comme une femme’ Hortense Lacroix Cornu (1809-1875) and the Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye », in Journal of the History of Collections, vol.24, 2012, pp.25-43.
Exposition :
-Probablement la première version exposée sous le titre : Feu le prince Napoléon, fils du roi de Hollande au Salon de 1808.
Œuvres en rapport :
-Pierre Cartellier, Napoléon-Charles Bonaparte (1802-1807), buste en marbre, signé et daté « P Cartellier 1806 », seconde version commandée par l’impératrice Joséphine, musée du Docteur Faure, Aix les Bains, inv. 1948.1.137 ;
-Pierre Cartellier, Napoléon-Charles Bonaparte (1802-1807, buste en plâtre, Château d’Arenenberg ;
–Pierre Cartellier, Napoléon-Charles Bonaparte (1802-1807, buste en plâtre au piédouche orné d’un aigle et d’un écusson figurant noms, titres et dates du jeune prince, Palais royal d’Amsterdam ;
-Polydore Pauquet (1800-1879) d’après le buste de Cartellier, Le prince Napoléon-Charles, gravure titrée M.C. Bonaparte, P(rin)ce R(oya)l de Hollande ;
-Jean-Louis-Victor Viger du Vigneau (1819-1879) d’après le buste de Cartellier, Le prince Napoléon-Charles, dessin, Boulogne -Billancourt, Bibliothèque Marmottan ;
-Louis-Messidor Lebon Petitot (1794-1862), Monument à la mémoire de Louis Bonaparte, monument en marbre de Carrare inauguré en 1862 dans l’église Saint-Gilles, Saint Leu la Forêt ;
-Anonyme, Salon de la reine Hortense à la Villa Paolina à Rome, huile sur toile, 32,5 x 27,5 cm, Rueil-Malmaison, châteaux de Malmaison et Bois-Préau, inv. MM.40.47.7234 (œuvre partiellement visible à l’extrémité droite).
Autres représentations de Napoléon Charles Bonaparte :
-Jacques Louis David (1748-1825), Sacre de Napoléon et couronnement de Joséphine à Notre-Dame de Paris, 2 décembre 1804, 1805-1807, huile sur toile, 610 x 971 cm, Versailles, musée national des Château de Versailles et de Trianon, inv. MV 7156 ;
-François Gérard (1770-1837), Hortense de Beauharnais avec son fils Napoléon Charles Bonaparte, entre 1806 et 1807, huile sur toile, collection privée ;
-François Gérard, Portrait d’Hortense, reine de Hollande, avec le prince royal de Hollande (Napoléon-Louis, né en 1804), exécuté en 1807 pour les Tuileries, Salon de 1808, musée national du Château de Fontainebleau, inv. F 1997.5.
Bien connus sont les portraits des membres de la famille Bonaparte, tant la diffusion des images des « napoléonides » fait partie de la complexe et savante politique de propagande impériale.
Si les enfants, neveux et nièces de l’empereur, figurent souvent dans les portraits peints officiels[1], ils sont plus rarement le sujet de représentations sculptées. Les enfants d’Elisa Baciocchi, en raison sans doute de la prise de position de la Grande Duchesse de Toscane dans la promotion artistique de sa famille, ont bien été immortalisés par ce média[2]. Mais seul le Roi de Rome, unique enfant légitime et naturel de Napoléon, a véritablement été doté d’un portrait officiel sculpté par Henri Joseph Rutxhiel (1775-1837) et diffusé dans tout l’Empire (Le Roi de Rome à l’âge de dix mois, Alexandre Brachard et Jean-Jacques Oger d’après Henri Joseph Rutxhiel, 1811, biscuit de Sèvres, H.39 cm, Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau).
Non localisé depuis presque deux siècles, ce magnifique portrait en marbre blanc du fils aîné de la Reine Hortense et de Louis Bonaparte, Napoléon Charles Bonaparte, exécuté par le sculpteur attitré du roi de Hollande Pierre Cartellier, précède le portrait du roi de Rome comme première image sculptée d’un héritier présumé de Napoléon.
Leur joie (celle de Joséphine de Beauharnais, sa mère, et Louis Bonaparte son époux) éclata lorsqu’à 9 heures du soir je mis au monde un garçon : ma garde, mes femmes s’écrièrent : « Voilà notre Dauphin » … Le consul vient me voir deux jours après. Il paraissait très content que j’eusse un garçon.
(Correspondance de la Reine Hortense, p.136). Le 10 octobre 1802 la fille de Joséphine de Beauharnais Hortense de Beauharnais qui a épousé Louis Bonaparte le 4 janvier 1802, met au monde à Paris Napoléon Charles Bonaparte, son premier enfant.
Dès sa naissance, le nouveau-né cristallise au-dessus de son berceau des espoirs et ambitions successorales qui se jumellent à l’affection que Napoléon Bonaparte transpose d’Hortense (qu’il considère comme sa fille depuis son mariage avec sa mère en 1796) au nouveau-né.
Six ans après son mariage, l’absence d’héritier mâle place la problématique de sa succession au cœur des préoccupations de Napoléon devenu Consul à vie le 27 juillet 1802. Certainement encouragé par Joséphine, il prend en considération le positionnement comme héritier du trône de cet enfant qui est à la fois son « petit-fils » et son neveu. Hortense raconte à ce propos que le 7 avril 1804, le Premier Consul lui rend visite « dans l’intention de demander notre fils qu’il voulait adopter. Cette idée m’effraya, mais résignée à remettre à la providence les destinées de cet enfant, je n’osais pas avoir une volonté ». (Correspondance de la Reine Hortense, p.138). L’affaire fait grand bruit dans la famille Bonaparte, renforçant l’animosité de ses membres contre les Beauharnais. Hortense rapporte encore que Napoléon, fort courroucé de l’opposition de ses frères et sœurs, aurait déclaré « je ferai une loi qui me rendra au moins maitre de ma famille » (Correspondance de la Reine Hortense, p.139). La promulgation du Sénatus Consulte du 28 floréal an XII, quelques semaines après cet épisode appuie fermement la volonté du nouvel Empereur des Français. L’article 4 du titre II lui donne en effet le droit d’adopter les enfants et petits-enfants de ses frères après qu’ils ont atteint l’âge de dix-huit ans accomplis.
À partir du 18 mai 1804, le petit Napoléon Charles Bonaparte est considéré implicitement comme l’héritier du trône.
Le contexte de la commande de ce buste est en partie connu et répond sans doute à la volonté de l’impératrice d’assoir la position successorale de son petit-fils. Comme l’indique la date 1805 au revers du buste, le souhait de Joséphine s’inscrit dans la même période que la magistrale commande faite au peinte Jacques Louis David du Sacre de Napoléon et couronnement de Joséphine à Notre-Dame de Paris, 2 décembre 1804 (huile sur toile, 610 x 971 cm, Versailles, musée national des Château de Versailles et de Trianon, inv. MV 7156). Achevée en 1807, sa toile présente d’une manière qui n’a rien d’anodine, le petit Napoléon Charles revêtu d’un costume rouge (de la même couleur que les manteaux du Sacre portés par ses grands-parents), partiellement caché par les prie-Dieu. Il tient la main de sa mère, mais son attitude dynamique le positionne juste derrière les dames de compagnie de Joséphine agenouillée et recevant la couronne impériale. Le choix se porte sur Pierre Cartellier déjà occupé à exécuter pour la demeure de l’impératrice à Malmaison la version en marbre de sa Pudeur qui a connu un fort succès au Salon de 1801 (marbre, dim.165 x 48×39 cm, Musée historique d’Amsterdam).
Sous le Consulat, l’artiste, ancien élève de Charles-Antoine Bridan, possède déjà une solide carrière dans la statuaire monumentale. Ayant œuvré sur les chantiers de Marie-Antoinette au Trianon et à Saint Cloud avant la Révolution, il participe ensuite à la transformation du décor de l’église Sainte Geneviève en 1791. De là date sa rencontre avec Chaudet et sa conversion progressive au néo-classicisme naissant. Il rejoint ensuite l’équipe qui remanie le Palais du Luxembourg, participe à l’embellissement du Palais du Louvre et à la grande Commande de la Galerie de Diane. Sa collaboration à l’exécution de certaines des vingt-deux effigies d’orateurs et de généraux pour le Sénat contribue à le placer parmi les sculpteurs les plus en vue, aux côtés d’Antoine Chaudet, Joseph Chinard ou François-Frédéric Lemot.
Pierre Cartellier est introduit par Vivant Denon auprès de Louis Bonaparte dans le cadre de la première grande commande de statuaire impériale composée des portraits en pied des grands dignitaires de l’Empire. Le directeur général du musée Napoléon propose à Louis Bonaparte « un artiste qui fut digne par ses talents et ses qualités personnelles » (lettre du 21 avril 1805) afin qu’il le représente en Grand Connétable (Louis Bonaparte, roi de Hollande, représenté Grand Connétable, 1810, marbre, Versailles, château de Versailles et de Trianon, inv. MV1529). C’est très probablement à l’occasion des séances de pose de Louis Bonaparte que Cartellier réalise aussi le modèle pour le portrait de son fils Napoléon Charles. Dans son article de 1990, Gérard Hubert indique aussi la création par l’artiste d’un portrait en demi-buste de la Reine Hortense, dont les différents exemplaires ne seraient pas encore identifiés de nos jours. La nécessité de réaliser les portraits de tous les membres de la famille de Louis Bonaparte s’explique alors par leur nomination en juin 1806, comme Roi et Reine de Hollande.
Si le visage de l’enfant se rapproche des représentations peintes par François Gérard, l’œuvre présente surtout la même sensibilité, la même recherche de réalisme tout en suivant avec subtilité les critères d’idéalisme du courant néoclassique, ainsi que le même traitement des mèches de cheveux, souple et vivant, que l’on retrouve dans le très beau portrait en buste du père de l’enfant modelé en 1805 (Pierre Cartellier, Buste de Louis Napoléon, roi de Hollande, 1806, plâtre, dim. 74 × 51 × 30 cm et Louis Bonaparte, roi de Hollande, en uniforme en 1808, buste en marbre, 1808, dim. 74 x 50 cm, Versailles, château de Versailles et de Trianon, inv. MV1530 ). Le buste est achevé en mars 1807 et Vivant Denon indique à Joséphine que le sculpteur souhaite le lui présenter en personne (Lettre du 12 mars 1807).
Hélas deux mois plus tard, le 7 mai 1807, Napoléon Charles est emporté par la maladie du Croup au palais de La Haye. Cette fin tragique qui terrasse de désespoir l’ensemble de la famille [3]pourrait expliquer la présence de la couronne de lauriers en bronze doré qui ceint le buste du petit prince. Cependant, comme en témoignent les différentes versions connues, l’œuvre pourrait aussi avoir été créée dès l’origine en combinant marbre et bronze doré, comme le conçoivent certains artistes néoclassiques.[4]
Malgré le drame, le marbre est exposé au Salon de 1808 – le plus célèbre de l’Empire- sous le titre Feu le prince Napoléon, fils du roi de Hollande. Présenté avec deux autres œuvres de Cartellier (Louis, roi de Hollande, en costume de grand Connétable, plâtre. H. 61cm, modèle pour la statue exposée au Salon de 1810 et La pudeur, marbre. H.165 cm, signé P. Cartellier) et en présence du Sacre de Jacques Louis David, cette œuvre marque un tournant dans la carrière de l’artiste qui reçoit la croix de la Légion d’honneur en main propre de l’Empereur, comme le célèbre peintre.[5]
La commande officielle du portrait de Louis et celle, privée, de Napoléon Charles instaurent une relation de confiance et de fidélité entre l’artiste et le couple royal de Hollande. Cette relation perdure même après l’abdication du roi en 1810 et la chute de l’Empire en 1815. Pierre Cartellier réalise en effet en 1824, à la demande de Hortense et de son frère Eugène, le monument funéraire de leur mère décédée en 1814 en l’église de Saint Pierre-Saint Paul de Rueil-Malmaison. En 1851, Louis Napoléon Bonaparte inaugure la nouvelle église de Saint-Leu, et, répondant à la volonté testamentaire de son père, commande au sculpteur Messidor Petitot, gendre de Pierre Cartellier, le monument funéraire de Louis Bonaparte et de ses deux fils décédés (le portrait de Napoléon-Charles représenté sur le monument s’inspire d’ailleurs directement de notre buste).
La mort prématurée de l’héritier présumé a limité la diffusion de ce portrait d’enfant si touchant à la sphère la plus intime. Deux versions en marbre seulement ont été commandées par Joséphine. La seule connue jusqu’à présent, conservée au musée du Docteur Faure d’Aix les Bains et datée de 1806 était considérée comme la première version, celle payée 2400 F le 30 novembre 1807. La réapparition de notre version dont la qualité du marbre semble supérieure et qui est datée de 1805, laisse supposer que la version d’Aix-les-Bains est finalement la seconde version réglée 1800 F en janvier 1810. Six autres versions en plâtre tirées du modèle original conservé par l’artiste sont remises à l’ex-reine en 1814. L’une est actuellement conservée au château d’Arenenberg, résidence d’exil où mourut Hortense en 1837. Bien que la trace des deux versions en marbre se soit perdue après le décès de l’impératrice Joséphine, le buste est pourtant représenté dans une huile sur toile figurant le salon de la Reine Hortense à la Villa Paolina à Rome où elle a résidé jusqu’en 1824. Il est d’ailleurs fort probable que dès l’origine un exemplaire ait été réalisé pour Joséphine et l’autre pour sa fille Hortense. La fidélité de la mémoire familiale à cet ainé trop tôt disparu se transmet ensuite auprès de son frère Napoléon III. L’empereur possédait en effet un exemplaire du buste dans sa chambre à Saint-Cloud.
Tout comme la version en marbre d’Aix-les-Bains, notre buste semble avoir été offert par un membre de la famille princière à un intime en témoignage de gratitude. Il est ensuite demeuré dans la même famille depuis la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’à présent. De tradition familiale, l’œuvre aurait été offerte par la Reine Hortense à sa filleule, Albine Hortense Lacroix.
Née en 1809, cette enfant d’une dame de Compagnie de la Reine a été élevée auprès de Charles Louis Napoléon, d’un an son ainé, devenu son parrain à la mort d’Hortense. Femme brillante, d’une grande culture, elle épouse un élève d’Ingres rencontré à Rome, Sébastien Cornu. Tenant Salon, républicaine et voltairienne, elle met un temps une certaine distance avec Louis Napoléon en raison de leurs divergences politiques, mais se réconcilie avec lui lors de sa détention au fort de Ham. Pendant cette période, elle s’occupe non seulement de lui transcrire des textes, de vendre certains de ses biens (tels des tableaux ou camées), mais encore de la garde de son enfant illégitime. Surnommée « la Maintenon républicaine de Napoléon III » par les frères Goncourt, Hortense Cornu semble être la personne qui connait le mieux Napoléon III. En raison de cette relation intime, il est plus probable que le buste ait été offert par Napoléon III plutôt que par sa mère. Il n’est pas non plus à exclure que l’œuvre ait été donnée par Napoléon III, non pas à Hortense Cornu, mais à son frère Eugène Lacroix. C’est en effet à son ami d’enfance devenu éminent architecte que Napoléon III confie en 1849 la rénovation de l’église Saint-Leu-Saint-Gil où Louis Bonaparte, son père, a choisi d’être enterré avec ses deux premiers fils, Napoléon Charles et Napoléon Louis. C’est ensuite par l’intermédiaire de sa fille Louise Hortense Joséphine Marie (1849- 1923) et de sa filiation que l’œuvre a été transmise dans la même famille jusqu’à ce jour.
Ce portrait d’enfant qui s’inscrit encore dans la belle tradition des portraitistes de la fin du XVIIIème siècle tout en manifestant déjà dans son style un heureux hommage à l’antique illustre magnifiquement cette tendance de la période impériale d’allier et confondre portrait intime et faste officiel afin de perpétuer le mythe de la famille Bonaparte.
[1] Par exemple Louis Elisabeth Vigée Le Brun, Portrait de Caroline Bonaparte (1782-1839) et de sa fille ainée Laetitia Joséphine, huile sur toile, 1807, 217 x 143 cm, Versailles, château de Versailles et de Trianon, MV4712 ; le Baron Gérard, Caroline, reine de Naples et ses enfants, huile sur toile, 217,5 x 179,5 cm, dépôt au Musée national du Château de Fontainebleau, musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau n°inv.M.M.73.11
[2] Jérôme, prince Baciocchi, fils aîné d’Elisa Bonaparte et de Félix Baciocchi (1810-1811), marbre blanc, 30 x 60 cm, Châteaux de Versailles et de Trianon, n°inv MV1524, Princesse Napoleone-Elisa Baciocchi et son chien , 1812 , H113 cm, Rennes, musée des Beaux -Arts, INV862-2-1 ; Elisa Baciocchi et sa fille , 1813, marbre blanc, H.180cm, Château de Fontainebleau, MV1539), tous trois exécutés par le sculpteur Lorenzo Bartolini (1777-1850)
[3] Napoléon écrit à Joséphine : Je conçois tout le chagrin que doit te causer la mort de ce pauvre Napoléon. Tu peux comprendre la peine que j’éprouve (Finckenstein, le 14 mai 1807).
[4] Il faut également rappeler que Cartellier était aussi concepteur de modèles pour les arts décoratifs et des pièces d’orfèvrerie.
[5] L’évènement est rapporté par le tableau de Louis-Léopold Boilly, Napoléon remet la Légion d’honneur au sculpteur Pierre Cartellier, huile sur toile, 42 x 61,5 cm, 1808, Conservé au Musée Napoléon, château d’Arenenberg. Canton de Thurgovie, Suisse.