Ernest-Henri Dubois (1863-1931)
Le Pardon
Modèle créé vers 1894
Groupe en marbre blanc, signé «Ernest Dubois»
(Empoussièrement)
Hauteur : 75 cm
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Estimation : 10.000 / 15.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 252
- «Le Prix de Paris et les Bourses de voyage», dans Le Petit Temps, 20 juin 1894;
- «La musique et le théâtre à l'exposition des beaux-arts», dans Le Ménestrel, 4 juin 1899;
- «Les médailles d'honneur du Salon» dans Le Monde illustré, 3 juin 1899.
Oeuvre en rapport:
-Ernest Dubois, Le Pardon, 1895, groupe en marbre, signé « Ernest Dubois » sur le rocher, H. 210 x L. 110 cm, Paris, musée d’Orsay, inv. RF 1274;
-Ernest Dubois, Le Pardon, plâtre, H. 214 x L. 112 x P. 140 cm, Arras, provenant du musée d’Arras, semble être aujourd’hui en dépôt au musée de Laval (inv. 8.1.1922);
-Ernest Dubois, Le Pardon, 1909, marbre, H. 210 cm, Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.
Dans une attitude de repentance, un jeune homme agenouillé s’abandonne devant son père qui l’accueille tendrement dans un élan de miséricorde. Cette scène relate la parabole du Retour du Fils prodigue tiré de l’Evangile selon saint Luc (15:11-32). Pour illustrer l’idée du Pardon, le sculpteur Ernest-Henri Dubois représente le retour, auprès de ses parents, d’un fils ruiné après avoir dépensé son héritage. Originaire de Dieppe, Ernest-Henri Dubois se forme à l’École des beaux-arts de Paris auprès d’Alexandre Falguière, d’Henri Chapu et d’Antonin Mercié. Sociétaire du Salon des artistes français, il y expose régulièrement ses oeuvres et obtient une bourse de voyage en 1894. La même année, il présente au Salon son groupe du Pardon, dans une version en plâtre, pour lequel il remporte une médaille de première classe et obtient la commande d’un marbre par l’État. Ce marbre, présenté au Salon de 1899 puis à l’Exposition universelle de 1900 avant d’être attribué pour un temps au musée du Luxembourg, lui vaut la reconnaissance du jury et du public. Ernest-Henri Dubois s’écarte ici de sa formation classique pour accentuer le caractère pathétique de cette scène biblique. La composition, d’une belle modernité, n’est pas sans rappeler les oeuvres de Camille Claudel et d’Auguste Rodin qui révolutionnent la sculpture à cette même époque. Dubois apporte une attention toute particulière au traitement des modelés du corps amaigri du fils coupable dont le visage se cache au creux de son épaule. Face au succès rencontré pour son groupe Le Pardon, Ernest-Henri Dubois réalise une édition en bronze.