Jean-Joseph CARRIÈS (Lyon, 1855 - Paris, 1894)
Le Grincheux
Grès émaillé
Localisé et signé 'Montriveau / Jean Carries' au verso
Expositions : 'Les trésors retrouvés des ateliers d'artistes au temps de Rodin. Collection Charles Auzoux 1870-1910', Paris, Louvre des Antiquaires, 5 mai - 10 septembre 1995, p. 62, n° IX-3
'Jean Carriès Sculpteur et Céramiste', Paris, Galerie Matthieu Néouze, juin 2016, n.p., n°20
H. 29 cm, P. 22,50 cm
Collection Charles Auzoux ; Puis par descendance
Estimation : 10.000 / 15.000 €
Prix au marteau : 52.000 €
N° de lot : 265
Etrange face écrasée aux traits plissés, aux sourcils froncés, à la mine inquiétante et aux lèvres gercées, ce masque en grès aux reflets subtilement nuancés est un formidable exemple de l’imaginaire singulier de Jean-Joseph Carriès.
Inspiré du monde médiéval et de l’art japonais, notre artiste découvre le grès lors de l’Exposition Universelle de 1878. Il travaille alors en statuaire ce matériau de potier et en obtient de fines et chaudes variations chromatiques.
Notre masque nous renvoie au travail du sculpteur pour la Porte Monumentale commandée en 1890 par Winnaretta Singer, future princesse Edmond de Polignac dont les piliers devaient être couverts de près de six cent visages grimaçants, masques narquois et faunes germaniques. Laissée inachevée, cette œuvre gigantesque – dont de nombreux carreaux sont aujourd’hui conservés au Petit Palais – devait ouvrir sur la pièce de son hôtel particulier renfermant le manuscrit de Parsifal, ultime œuvre de Wagner. Notre masque constitue une illustration supplémentaire de la grande modernité de Carriès et de son art, fruit d’une savante combinaison entre ses inspirations mystérieuses et des expérimentations plastiques inédites.