ÉMILE HÉBERT

LE BELLÉROPHON

Bronze à patine brune nuancée.
Signé sur la terrasse: Émile Hebert, fondeur: Raingo Frères.
(Quelques usures de patine)

HAUT. 72 CM - Terrasse LONG. 65 CM - LARG. 25 CM

Collection particulière.

Estimation : 10.000 / 15.000 €

Prix au marteau : 9.500 €

Littérature en rapport :Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, TomeIII, Paris, E.Champion éd., 1914-1921, p.142-143.

Élève de Pierre Hébert puis de Jean-Jacques Feuchère (1807-1852), Pierre-Eugène-Emile Hébert se distingue au Salon par des œuvres marquées par le romantisme puis l’éclectisme.
Hébert explore l’Antiquité par le biais de voies nouvelles ouvertes par le Romantisme bien loin des préoccupations néo-classiques. Il choisit des thématiques lui permettant d’exploiter des sujets au potentiel fantastique et romantique fort. Il ne représente ainsi pas des femmes idéalisées à la manière d’un Canova, aux chairs lisses et à la sensualité toute suggestive, mais préfère sculpter des femmes à la beauté fatale, à l’érotisme plus latent comme dans son Assyrienne, figure féminine influencée par les vestiges assyriens arrivés au musée du Louvre. Nul doute que les découvertes archéologiques contemporaines aient pu l’influencer dans sa création. Le sculpteur nourrit ses créations de ces antiques images que le XIXesiècle exhume.
Dans ce groupe en bronze, exposé au salon de 1874, le sculpteur choisit l’épisode de Bellérophon combattant la chimère. Le romantisme s’attache à ce thème mythologique, aussi bien en littérature que dans les beaux-arts, dont une représentation en mosaïque du IIesiècle ap. J.-C.fut exhumée en 1830 à Autun puis exposée en 1859 au musée du Louvre.
De l’iconographie de cet épisode Hébert retient le dynamisme et l’envolée qu’il traduit par une composition en diagonale rendue par la ligne des bras de Bellérophon répondant à celle des jambes du cheval. Hébert choisit de ne pas figurer la chimère pour concentrer son attention sur les expressions du drame dont la tension est rendue par le visage de Bellérophon et la fougue de Pégase.
Exemplaire des recherches plastiques menées par Hébert, ce Bellérophon chevauchant Pégase évoque tout à la fois l’influence du romantisme et le style néogrec dont Hébert s’est simultanément imprégné.

23 juin 2020 ESPACE TAJAN, 37 rue Mathurins 75008 Paris
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