École lorraine ou champenoise, milieu du XVIème siècle
La Crucifixion du Christ entourée de la Vierge et de Saint-Jean
Haut-relief en pierre calcaire avec traces de polychromie et dorure
Accidents, décor peint du fond effacé
H : 70,9 - L : 50 - P : 12 cm
Collection particulière
Estimation : 4.000 / 6.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 90
-Ss dir. C. LAURENT et P. RIFFAUD-LONGUESPÉ, "Le Beau XVIème siècle chefs-d'oeuvre de la sculpture en Champagne", Cat Exp tenue du 18 avril au 25 octobre 2009 à Troyes, Sophie GUILLOT DE SUDUIRAUT "Les retables champenois au XVIème siècle : modèles brabançons et créations locales", Hazan, 2009, pp. 140-145.
Ce panneau sculpté en fort-relief avec une grande sensibilité présente la scène néotestamentaire de la Crucifixion du Christ, support fondamental de la doctrine chrétienne et image majeure de l’iconographie médiévale. Elle a du appartenir à un retable rectangulaire dédié à la Passion du Christ ou à la Crucifixion accompagnée du collège apostolique, tels qu’il s’en est diffusé majoritairement dans l’Est de la France au XVème et XVIème siècle (cf. Les retables de l’église Saint Martin de Mariry ou de l’église Saint Lambert d’Attignéville).
La scène se concentre sur les trois protagonistes de la scène du Calvaire et cette épure émouvante est accentuée par la disparition de la polychromie dans le fond du relief qui originellement contextualisait le drame. La composition générale de la scène et le canon du Christ au périzonium mi-long et les jambes croisées aux pieds fléchis vers l’intérieur sont encore tous médiévaux, mais la gestuelle et les expressions exagérément contrites de la Vierge et de Saint Jean, le jeu mouvementé des drapés, enfin la présence des deux agrafes ornées de feuille d’acanthe témoignent de la diffusion de l’esthétique de la Renaissance italienne dans ces régions de l’Est de la France. A la fin du XVème siècle, les échanges avec l’art ultramontain s’y sont multipliés, insufflés dans le duché de Lorraine par les successeurs du Roi René d’Anjou et portés à son plus grand niveau par le célèbre sculpteur Ligier RICHIER (1500-1567), tandis qu’en Champagne, l’installation de l’artiste italien Dominique FLORENTIN au début des années 1540 a ouvert la voie à la révolution maniériste. Cette œuvre est donc un bel et rare exemple de cette période de transition.