Nicolas Cordier (1567-1612)

La Charité

Circa 1604
Bronze à patine noire
Fonte à la cire perdue

H.: 36,8 cm

Provenance : ancienne collection Lucien Mellerio (1879-1943) - Ancienne collection Hélène Mellerio (1909-2001)

Estimation : 20.000 / 30.000 €

Prix au marteau : 45.000 €

Littérature en rapport :-Pope-Hennessy, John Wyndham and Santangelol Antonio. Italian Bronze Statuettes. London : Arts Council, 1961 ;
-Pressouyre, Sylvia, « Actes relatifs aux sculptures de la chapelle Aldobrandini, à Sainte-Marie-de-la-Minerve », in Bulletin de la Société nationale des Antiquaire de France, année 1973, pp.195-206 ;
-Pressouyre, Sylvia, Nicolas Cordier, recherches sur la sculpture à Rome autour de 1600, Rome, 1984, cat.no. 16, fig 28,75,76, p.399

Cette statuette en bronze est réalisée vers 1604 à Rome par l’artiste lorrain Nicolas Cordier. Elle symbolise la vertu théologale de la Charité, représentée par une femme coiffée d’une flamme, entourée d’enfants qu’elle protège. Il s’agit d’une version réduite, en bronze, avec variantes, de la figure en marbre du monument funéraire de Luisa Deti Aldobrandini en l’église de  Sainte- Marie-de-la-Minerva à Rome.

L’artiste lorrain est arrivé à Rome dès 1592 grâce aux protections du duc de Lorraine Charles III. Il  est membre de l’académie de Saint-Luc en 1604 et intègre l’équipe de sculpteurs du pape Clément VIII Aldobrandini pour réaliser le décor de la chapelle Aldobrandini. Cordier y exécute les monuments funéraires du père et de la mère du Pape, Silverstro Aldobrandini, avocat au Consistoire et de son épouse Luisa Deti. Outre ces effigies funéraires et un Saint Sébastien, Cordier réalise pour la niche latérale du monument dédié à Luisa Deti l’allégorie de la Charité.

Très rares sont les œuvres jetées en bronze attribuées par la critique à Nicolas Cordier, le plus romain des sculpteurs français. A ce jour, seul autre exemplaire de cette statuette est répertorié dans le prestigieux fond du Victoria & Albert Museum (N°inv., A.83-1910). Les deux épreuves sortent sans conteste du même atelier de fonderie ; fonte en un seul jet, peu de reprises à froid et cette inhabituelle patine d’un noir très dense. Plus qu’une simple réduction postérieure d’après le marbre Aldobrandini, sans doute faut-il voir ici l’empreinte en bronze d’une maquette préparatoire ou d’une esquisse de la main de l’artiste.

Œuvre en rapport :

-Nicolas Cordier, La Charité, vers 1604, marbre, Rome, Église Sainte-Marie-de-la-Minerve, Chapelle Aldobrandini;

-Nicolas Cordier, La Charité, bronze à patine brune, H. : 37 cm, Londres, Victoria & Albert Museum, n°inv. A.83-1910.

18 avril 2019 Eve Auction - Alain Leroy - 14H Fondation Dosne-Thiers -27 Place Saint-Georges - 75009
Voir le diaporama