ÉCOLE NÉOCLASSIQUE DANOISE DE LA FIN DU XVIIIÈME SIÈCLE, SUIVEUR DE JACQUES-FRANÇOIS SALY (1717 - 1776)

Jeune Faune tenant un chevreau, d’après Jacques François Saly

Modèle en plâtre présenté au Salon de 1750
Sculpture en marbre blanc

75,5 x 26,5 x 21,5 cm

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Estimation : 50.000 / 70.000 €

Prix au marteau :

N° de lot : 116

Littérature en rapport :-Henry Jouin, Jacques Saly de l’Académie de peintures à Paris , Sculpteur du roi de Danemark, L’homme et l’œuvre, Mâcon, édition Protat Frères, 1896, p.3
-Anne-Lise Desmas, « The Getty Faun Holding a Goat. Inscribed N Coustou 1715 : A Nineteenth -Century Forgery after Saly’s Reception Piece at the Academy”, in Getty Research Journal, n°8 , 2016, pp.225-238

Œuvres en rapport :
-Jacques François Saly, Faune au chevreau, signé et daté 1751, marbre, 83 x 34 x 35 cm, morceau de réception à l’Académie lors de la séance du 29 mai 1751, Paris, Musée Cognac Jay, n°inv. J 249 ,
-Élève anonyme de Nicolai Dajon (1769–1828), Etude d’après le Faune de Saly tenant un chevreau, vers 1800, crayon et craie sur papier coloré, 63.3 x 47.4 cm. Danish National Art Library, Collection de dessins, no. 521 ,
-École du XIXème siècle d’après Jacques François Saly, Faune au chevreau, porte une signature et une date apocryphe « NL Coustou 1715 », marbre, env.85 cm, Los Angeles,Getty Museum, No.: 85.SA.50

Ce spectaculaire marbre prend pour modèle le célèbre Faune au chevreau, œuvre qui couronne le sculpteur français Jacques François Saly du titre d’académicien de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1751. Cet artiste talentueux originaire de Valenciennes a gagné ses galons pendant ses années de formation à Rome où, élève sculpteur à l’Académie de France à partir de 1740, il est repéré par le directeur Jean François de Troy. Dès son retour en France il se distingue en exécutant la statue pédestre de Louis XV pour la ville de Valenciennes. Il est ensuite très rapidement appelé au Danemark par la Compagnie des Indes Orientales qui lui commande l’imposante statue équestre de Frédéric V. Lors de son séjour danois qui dure plus de vingt ans, il est nommé directeur de l’académie des Beaux-Arts de Copenhague et c’est dans cette insigne institution académique qu’il dépose alors une version en plâtre de son Faune au chevreau. Inspirée d’une œuvre antique découverte en 1675 et que Saly vit à Rome lors de son séjour italien, son morceau de réception connait un vif succès en France. Une reproduction de petites figurines en pâte dure est lancée par la Manufacture de Porcelaine de Sèvres dès 1769. Il est fort à penser que la version en plâtre exposée à Copenhague est elle aussi l’objet d’étude auprès des élèves de l’Académie royale danoise, y diffusant le classicisme à la Française. Un dessin anonyme supervisé par l’un des successeurs de Saly à la direction de l’Académie Danoise, Nicolai Dajon, témoigne de l’influence durable de cet art français et de l’œuvre de Saly. Toutefois si la composition de ce marbre reprend celle du maitre français dans son ensemble, elle s’en distingue par une recherche de simplification et une épure des formes qui indiquent une orientation nouvelle vers le style néoclassique. Ce courant artistique se fondant notamment sur les écrits fondamentaux de Johan Joachim Winckelmann (d’ailleurs ami intime de Saly), a été porté de manière précoce par les artistes danois. Notre œuvre pourrait avoir été réalisée par un artiste danois issu cette nouvelle génération formée dans les années 1760-1780 qui s’est détachée peu à peu de l’influence française alors prédominante en Scandinavie en faveur d’un retour à l’Antique. Un ancien élève de Saly, tels Johannes Wiedewelt (1731-1802) qui lui succéda ensuite à la direction de l’Académie danoise, Carl Frederik Stanley (1738 – 1813) ou encore Nicolai Dajon (1748-1823) pourrait bien avoir été l’auteur de cette œuvre, avant même l’affirmation du néoclassicisme danois porté par le célèbre Berthel Thorvaldsen

 

27 octobre 2023 HVMC Monte-Carlo
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