École italienne fin du XIXème siècle d’après Giulio Mazzoni (1525-1618)
Francesco del Nero (1487-1563)
Buste en bronze.
Petites usures sur les arêtes de la base
H. : 82 x L. : 76 cm sur une base quadrangulaire en pierre florentine (H. totale : 104,5 cm,)
Vente Sotheby’s Monaco, 30 Novembre 1986, lot 1053; collection privée française
Estimation : 12.000 / 15.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 0-3
-Konstantin Akinscha , « Grigori Koslow and Clemens Toussaint, Russische Dokumente zurBeutekunst », in Anzeiger des Germanischen Nationalmuseums, Nürnberg 1997, pp. 137-154, p. 149.
Œuvres en rapport :
– Giulio Mazzoni, Buste de Francesco del Nero, marbre, église Santa Maria Minerva, Rome ;
– Giulio Mazzoni (?) Buste Francesco del Nero, bronze, N°inv Berlin SKS Inv. 2261; The Pushkin; State Museum of Fine Arts;
– D’après Giulio Mazzoni, Buste Francesco del Nero, plâtre tiré du bronze du Palais El Nero,fin du XIXème siècle, Florence, Palazzo Mozzi. inv. 4923.
Giorgio Vasari mentionne dans Vies des peintres, sculpteurs et architectes la réalisation par Giulio Mazzoni d’un portrait en marbre d’après nature de Francesco del Nero (1487-1563), membre d’une riche famille florentine et trésorier du Pape Clément VII. Il rapporte que le buste de la main de l’élève de Daniele da Volterra est d’une grande qualité et juge qu’il est « si bien, que je ne crois pas qu’il soit possible de faire mieux ». Ce portrait pourrait être le buste décorant encore aujourd’hui la tombe du modèle dans l’église Santa Maria Sopra Minerva à Rome.
Une version en bronze qui a longtemps été considérée comme contemporaine du marbre été acquise en 1895 par le Bode Museum à Berlin. Elle est considérée comme provenant du Palazzo de Nero à Florence (actuel Palazzo Torrigiani del Nero). En 2018, l’article de VasilyRastorgue, excellent exemple de la raison d’être de la recherche en Histoire de l’art, a permis de mettre en lumière les difficultés d’attribution et de datation de ce buste en bronze. L’auteury révèle toute son histoire, depuis son acquisition par l’éminent historien de l’art Wilhem Bode, les aléas de son attribution et sa disparition en 1945 jusqu’à sa redécouverte au Musée Pouchkine à Moscou à la fin des années 1990.
Cette redécouverte a été suivie d’une restauration et d’une étude approfondie de l’œuvre qui ont remis en doute sa datation.
Lorsque notre version en bronze, seul autre exemplaire dans ce matériau actuellement connu, est apparue sur le marché en 1986, elle a été d’abord été considérée comme étant une œuvredatant de la Renaissance, puis comme une réplique du XIXème siècle exécutée pour remplacer la version acquise par Wilhem Bode dans le Palazzo del Nero à Florence.
Lors de ses recherches sur l’éminent antiquaire florentin Stefano Bardini (1836–1922), Lynn Catterson a découvert un plâtre du buste de Francesco Del Nero dans le dépôt du PalazzoMozzi, aujourd’hui musée mais auparavant siège commercial du célèbre l’antiquaire se situant en face du palais del Nero. Cette découverte permet d’avancer l’hypothèse que Stefano Bardini, qui a supervisé la vente de la collection Torrigiani, a pu réaliser les deux copies en bronze, celle de Berlin (quoiqu’en 2018 la datation du XIXème siècle n’a pas été prouvée par des analyses scientifiques) et la nôtre à partir de l’original du Palazzo del Nero pour répondre à un marché de l’art européen friand d’œuvres dite de la Renaissance. Ces œuvres n’ont donc pas percée tous leur mystères !