ATELIER DE LA FAMILLE ZÜRN, HAUTE SOUABE, RÉGION DU LAC DE CONSTANCE, PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE

Ensemble de médaillons représentant les Mystères du rosaire

14 médaillons sculptés en relief en tilleul polychromé et doré provenant d’un retable du Rosaire
Accidents, manques et restauration,
Le médaillon représentant la scène de l’Annonciation manquant

D. chacun : 34 cm

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Estimation : 6.000 / 8.000 €

Prix au marteau :

N° de lot : 164

Littérature en rapport :

Œuvres en rapport :
-Hans Zürn le Jeune, Sept médaillons en relief provenant d’un retable du Rosaire, bois, 1622, diam. 51 cm, Gottesackerkircher St Rochus, Wangen im Allgaü.
-Martin Zürn, Sept médaillons sculptés en reliefs, bois polychromé, 1615, diam. 41 cm, provenant de Pfullendorf. -Attribué à Martin et David Zürn, Médaillons en relief, 1631, médaillon de la Crucifixion signé MZB et daté 1631, bois polychromé et doré, Retable du Rosaire, Cathédrale Saint Nicolas d’Überlingen. -David Zürn, Autel du rosaire, 1648, bois, Cathédrale Notre Dame de Radolfzell, Bade-Wurtemberg, Allemagne.

Cet ensemble de quatorze médaillons sculptés en relief illustre les mystères du Rosaire, initialement prière orale populaire dédiée à la Vierge et largement diffusée après le Concile de Trente à la fin du XVIème siècle. Comme en témoigne la succession des scènes (la première celle de l’Annonciation est manquante), les mystères correspondent aux grands moments de la vie de Jésus et de la Vierge : les cinq mystères joyeux (l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation au temple et Jésus parmi les docteurs), qui sont suivis des cinq mystères douloureux (l’Agonie au jardin des oliviers, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de croix, la Crucifixion) et se terminent par les cinq mystères glorieux (la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption, le Couronnement de la Vierge). La prière correspond à l’enchaînement d’une suite de quinze dizaines d’Ave Maria, chacune précédée d’un Pater Noster, aidé par l’égrenage du chapelet ou du support d’un ouvrage. Dans les pays rhéno-flamands, la récitation du Psautier de la Vierge est attestée dès le XIIIème siècle et cette pratique se propage rapidement les siècles suivants grâce à des confréries de dévotion du Rosaire et à l’ordre des Dominicains, créateur de l’iconographie du rosaire qui l’accompagne. Cette iconographie s’inscrit aussi dans l’espace religieux. Ces Mystères sous forme de médaillons entourent la Vierge Marie, importante figure des retables monumentaux, choisie pour son rôle de médiatrice principale et de reine des Cieux. Les retables du Rosaire sont ainsi particulièrement présents pendant la guerre de Trente Ans, surtout dans les régions disputées entre calvinistes et catholiques dans les États princiers du Sud de l’Allemagne.
Nos éléments sont d’ailleurs à rapprocher des décors réalisés par les membres de la célèbre famille Zürn, actifs en Haute-Souabe, surtout dans la région du Lac de Constance pendant toute la première moitié du XVIIème siècle. Bien qu’encore influencés par le courant maniériste et se voulant en harmonie avec les valeurs gothiques traditionnelles, leurs ouvrages présentent toutefois des innovations stylistiques et techniques qui ont été largement copiées et diffusées dans la région. On retrouve ici des analogies frappantes avec les décors des trois retables ou partie de retables dédiés à la Vierge du Rosaire réalisés par les membres Zürn encore conservés de nos jours, les retables de Pfullendorf, Wangen et d’Uberlingen. Tous ces décors présentent des éléments spécifiques ou des modèles qui diffèrent, mais avec un souci analogue de la construction des plans, une richesse du décor architecturale, un dynamisme dans l’action et des caractéristiques stylistiques dans les physionomies des personnages très identifiables. Nos médaillons présentent cette belle audace, ces diagonales et autres effets visuels dynamiques qui caractérisent le style baroque alors en pleine définition de ce célèbre atelier.

22 juin 2022 Cornette de Saint Cyr 6 Av. Hoche, 75008 Paris
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