John GIBSON ( 1790 -1870)

Cupidon céleste

Buste en marbre blanc.
Signé et titré au dos "Opus.I. (pour Johannis) GIBSON".
Vers 1830-1840.
(Petit accident et manque dans la chevelure).

Hauteur: 57cm (dont piédouche: 10cm)

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Estimation : 30.000 – 50.000 €

Prix au marteau : 30.000 €

Littérature en rapport :- Lady Elizabeth Eastlake, ed., Life of John Gibson, R.A., sculptor, London: Longmans, Green, 1870, pp.100-101 et p. 181.
- Roberto C Ferrari, John Gibson, designer: sculpture and reproductive media in the nineteenth century, paper presented at the College Art Association conference in 2012.
-John Gibson, a british sculptor in Rome, publication 2016 de la Royal Academy of Art, Londres, à l’occasion de l’exposition dédiée au sculpteur à la Royal Academy, du 8 septembre au 18 décembre 2016.

Dernier disciple d’Antonio Canova, John Gibson fut le sculpteur néo- classique anglais le plus reconnu de son temps. Arrivé à Rome en 1817, il bénéficia des conseils du grand maître romain jusqu’à la mort de ce dernier en 1822. A la suite des cinq années passées à l’assister et à arpenter les galeries et musées, il ouvrit l’un des plus importants ateliers de sculpture de la ville qui devint le passage obligé du « Grand Tour ». Gibson répondait autant aux commandes des plus hauts dignitaires européens (la reine Victoria, Louis Ier de Bavière, le Tsar Alexandre Ier) qu’à celles d’un nombre croissant de riches amateurs britanniques, collectionneurs de sculptures aux sujets mythologiques. Ce n’est pas seulement pour répondre au goût de l’époque pour les formes de la Grèce et de la Rome anciennes et pallier l’interdiction d’exporter la sculpture antique de la ville de Rome (décret de 1803) que Gibson se jette à corps perdu dans le néo-classicisme.

Sa véritable passion pour l’art grec se manifeste tant dans les choix de ses sujets que dans sa pratique assumée de la répétition et/ou dérivation des thèmes : cette dernière correspond au concept diffusé par Winckelmann de l’importance de l’imitation dans l’art gréco-romain. Son sujet favori est incontestablement Cupidon, thème aussi cher à Canova et déjà maintes fois repris par ses contemporains, notamment par Thorvaldsen qu’il fréquenta beaucoup. Mais c’est, entre autre, sa rencontre avec le Génie du Vatican (1), comme le relate sa première biographie, qui lui inspire ce besoin de répéter maintes fois cette figure du Dieu de l’amour, soit accompagné de Psyché, soit en figure isolée .

Le buste représente un personnage aux traits juvéniles, la tête légèrement penchée, la moue presque boudeuse et le regard songeur. L’ensemble de ses éléments renforce son attitude mélancolique qu’exprime également le Narcisse exécuté par le sculpteur en 1838 (Royal Academy of Art, Londres, inv. RA. 03/1918). L’identification du dieu de l’amour n’est réalisable que grâce à la présence de deux détails iconographiques: la courroie de son carquois qui scinde discrètement son buste en diagonale et sa coiffure spécifique -composée de boucles stylisées et surmontée d’une houppette, dont le sculpteur dote presque systématiquement chacune de ses représentations du dieu (cf les deux bas-reliefs en marbre de Cupidon et Psyché, datés de 1843 et de 1859, Royal Academy of Art, Londres, inv. 04/740 et inv. RA04 /741 et les nombreux dessins déposés à la Royal Academy de Londres). La composition et le rendu général de ce buste se rapprochent étroitement du Cupidon au papillon (“Love tormenting the Soul.”) qu’il exécuta en 1837 (Walker Art Gallery, Liverpool).

Membre d’une douzaine d’académies internationales, il reçut aussi tous les honneurs de la Royal Academy dès 1836. En contrepartie il lui légua l’ensemble de son atelier romain qui rejoignit ainsi son pays natal après une vie à œuvrer, depuis « la Cité Eternelle », à la diffusion de l’art classique. Son Oeuvre est actuellement remis à l’honneur par la Royal Academy de Londres (exposition du 8 septembre au 18 décembre 2016).

 

(1) cf Biographie, p.181. « Is is a half figure of Cupid – as a grown up youth … one of my greatest delitghs is to contemplate this fragment. It is impossible to imagine a coutenance more lovely, pure, serene, and spiritually beautiful. How luxurious are his waving curls roud his soft neck, how graceful the inclined position of the head. I have no doubt that this statue represents Celestial Cupid, and Visconti believes it to be after Praxitèle »

29 novembre 2016 Tajan - Paris Espace Tajan - 17h
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