École française du XIXème siècle dans le style de l'oeuvre de Limoges du XIIIème siècle

Crosse ornée d’une scène de saint Michel terrassant le dragon

Cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré, insertion de petites perles
(Petits accidents et manques)

H. 32 cm

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Estimation : 3.000 / 4.000 €

Prix au marteau : 3.900 €

Littérature en rapport :-J.J Marquet de Vasselot, Les Crosses limousines du XIIIème siècle, Paris, Firmin-Didot, 1941, VII-396, Planche XVIII, photo 124.

Lot 64

 

Oeuvre en rapport :
-Crosse représentant Saint Michel, Limousin, XIIIème siècle, église Cupra-Marittima (Italie, Marches), prov. Ascoli Piceno.

 

Cette crosse, pièce d’orfèvrerie finement travaillée, se compose d’une douille cylindrique décorée de gracieuses palmettes d’émail, surmontée par un noeud aveugle à motifs d’animaux fantastiques, sur laquelle une volute à crêtes finissant par une tête de serpent repose sur une collerette à larges feuilles. Au centre de cette volute se trouve une scène traitée en ronde-bosse, saint Michel terrassant le dragon. L’importance de cette oeuvre révèle la survivance d’un artisanat et d’un goût pour la production si caractéristique dite « Oeuvre de Limoges » de l’époque médiévale. Dans son ouvrage fondamental concernant les crosses limousines du XIIIème siècle, Jean-Joseph Marquet de Vasselot recense quarante-six oeuvres comportant cette iconographie de saint Michel terrassant le dragon, sujet le plus traité sur les décors de bâtons épiscopaux médiévaux. Une crosse conservée à l’église Cupra-Marritima, dans la région des Marches en Italie, présentent tous les éléments iconographiques traditionnels, très institutionnalisés, que nous retrouvons ici. Composé de tous les emblèmes du combat contre le mal, le crosseron montre l’archange saint Michel vainqueur du dragon, symbole du diable, conférant alors à l’évêque une valeur de défenseur du Bien, dans la lignée des apôtres. Notre pièce d’orfèvrerie est une reprise de cette crosse emblématique. De grande qualité, celle-ci s’intègre dans le corpus des copies d’objets liturgiques réalisées au XIXème siècle. En effet, l’engouement pour les pièces limousines en émail va de pair avec une redécouverte progressive de l’art du Moyen-Âge qui atteint son apogée au coeur du XIXème siècle, également accentuée par un nouvel attrait pour l’art de l’émail. Tous ces éléments réunis ont suscité une demande croissante des collectionneurs. Des marchands spécialisés en reproductions virent le jour afin de contenter la demande des amateurs de ces pièces d’exception. Notre crosse est un témoignage de cet engouement au XIXème siècle.

29 mai 2021 De Baecque et Associés Hôtel des ventes, 70, rue Vendôme 69006 Lyon
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