Antonin Moine (1796-1849)

Chute d’un cavalier antique

Relief en bronze à patine brune
Signé 'Antonin Moine.' en bas à droite et monogrammé 'AM' en bas à gauche

H. 43 cm, L .50 cm

Probablement collection David d'Angers (par tradition familiale Huet) ; Collection du peintre Paul Huet (Robert David d'Angers, fils du sculpteur, épouse Edmée Huet, fille du peintre Paul Huet) ; Puis par descendance, famille Henrotin ; Acquis auprès de la famille par la Galerie Antoine Laurentin, Paris ; Collection David et Constance Yates, New York ; Acquis auprès de ces derniers par les actuels propriétaires en 1995 ; Collection particulière, Paris

Estimation : 10.000 / 15.000 €

Prix au marteau : 22.000 €

N° de lot : 32

Littérature en rapport :Jean-Loup Champion, "Antonin Moine (1796-1849), sculpteur romantique", in 'Bulletin de la société de l'histoire de l'art français', 1997, p. 256-258, fig. 10

Œuvre en rapport :
Antonin Moine, ‘Chute d’un cavalier antique’, plâtre patiné, porte un monogramme , H. 42 cm, Tours, musée des Beaux-Arts

 

Antonin Moine expose le plâtre original de cette composition au Salon de 1831. C’est précisément au cours de ce Salon que les jeunes critiques, Victor Schœlcher, Charles Lenormand, ou encore Gustave Planche se prirent d’admiration pour son œuvre sculpté et plus particulièrement pour cette ‘Chute d’un cavalier antique’, qui fut le plus remarqué de ses envois. Nous connaissons un grand dessin préparatoire actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris (fig. 1). Alors que l’œuvre n’était connue à ce jour que par sa version en plâtre conservée au musée des Beaux-Arts de Tours, un second plâtre ressurgit sur le marché de l’art, puis presque au même moment notre bronze, provenant de la collection des descendants du peintre romantique Paul Huet. Il s’agit probablement d’une fonte unique puisque seul notre exemplaire est à ce jour connu, d’une qualité assez exceptionnelle, par un fondeur encore non identifié.
Toute la fougue et la liberté du sculpteur se retrouvent dans cette œuvre à l’esthétisme radicalement romantique. Le mouvement cheval, figure animale tutélaire du courant à la suite de Géricault et de Delacroix est ici sublimé par le déséquilibre du corps de l’homme qui le monte. La tension entre le cavalier et sa monture est palpable dans les moindres détails. Les deux corps ne font ici plus qu’un, et la chute de l’un entrainera fatalement celle de l’autre, malgré la force des muscles tendus et des mains agrippées à la croupe et à la crinière. Tout le génie de Moine réside dans sa capacité à rendre ses sculptures vivantes, à donner du mouvement à l’immobile, de la couleur à l’incolore. Notre ‘Chute d’un cavalier antique’ en constitue assurément le plus brillant exemple.

10 novembre 2022 Artcurial Hôtel Marcel Dassault, 7 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris
Voir le diaporama