Christ gisant provenant d'une scène de mise au tombeau

Christ gisant provenant d’une scène de mise au tombeau

Fort-relief en chêne
(accidents et restaurations : pouce et les deux coups de pied)

H. 111 cm

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Estimation : 2.000 / 2.500 €

Prix au marteau : 3.500 €

Littérature en rapport :Michel Martin, La statuaire de la Mise au tombeau du Christ au XVème et XVIème siècles en Europe occidentale, Picard, Paris, 1997

Lot 189

Ce Christ gisant en chêne appartenait à l’origine à un ensemble monumental sculpté que l’on nomme une Mise au tombeau. Cette représentation iconographique a connu une grande popularité au XVème et XVIème siècle au point qui est qu’elle est considérée comme la « dernière grande explosion de la sculpture religieuse gothique dans l’art sacré chrétien d’Europe occidentale. » Cette iconographie se fonde sur le récit de la Passion et de la mort du Christ extrait des quatre évangiles : Jean (19, 38-42) ; Luc ( 23, 50-55), Marc (15, 43.49) et Mathieu (27, 55-61) ainsi que dans les textes apocryphes. La figure du Christ centrale y est entourée de sept personnages : Jean d’Arimathie et Nicomède se tiennent traditionnellement aux extrémités du corps du Christ, formant avec lui le plan principal horizontal de la composition., A l’arrière, le second plan se compose de l’alignement vertical des trois Marie et du groupe au fort impact émotionnel que constituent la Vierge et saint Jean. Sous sa forme sculptée monumentale, la Mise au tombeau trouve, en échos au courant de la Dévotion moderne, sa source dans les Pays-Bas au début du XVème siècle. Elle se répand massivement dans l’Est, le Sud et l’Ouest de la France, principalement sur un axe reliant les Pays-Bas à la Bourgogne, en passant par la Lorraine et en déviant en Rhénanie. Ici notre Christ présente le canon traditionnel original diffusé au XVème siècle. Son corps, seulement vêtu du périzonium, offre une rigidité cadavérique qui entraine le parallélisme de ses jambes et la flexion de ses pieds. Sa tête très faiblement inclinée est ceinte de la couronne d’épine pour mettre en valeur les souffrances de sa passion. Son visage apaisé et légèrement idéalisé est doté d’une belle et courte barbe en pointe. Ses bras sont repliés et croisés sur la poitrine : ce geste traduit le moment de l’ensevelissement proprement dit.

03 décembre 2021 Mirabaud Mercier Hôtel Drouot, salle 10
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