Ecole italienne, autour de 1800, entourage de Carlo Albicini (1734-1813)

Bacchus et Ariane

Groupe sculpté en marbre blanc
(Infimes éclats, restaurations à l'index gauche d'Ariane)

H. 71,5 x L. 32 cm

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Estimation : 8.000 / 10.000 €

Prix au marteau : 11.000 €

Littérature en rapport :-Valeria Rotili, « L’atelier di Carlo Albacini tra collezionismo e mercato », communication au colloque tenu à Rome eu Deutsches Historisches Institut en septembre 2014 sous la direction de Hannelore Putz, Andrea Fronhöfer, Kunstmarkt und Kunstbetrieb in Rom 1750-1850, Berlin, Boston, De Gruyter éd., 2019, p. 69-89.

Lot 76

 

Œuvres en rapport :

Bacchus et Ariane, copie gréco-romaine, Rome, Période impériale, vers 1er–2nd siècle avant J.C. et restaurations du XVIIIème siècle, sculpture en marbre, 88.9 x 43.2 cm, Boston fine Arts Museum, N°inv.68.770 ;

– Francesco Carradori (1747-1824), Bacchus et Ariane, vers 1777, sculpture en marbre, Florence, Palazzo Pitti, Galleria Palatina ;

– Carlo Albacini (Fabriano, 1734 – Rome, 1813), École italienne vers 1800, Bacchus et Ariane, marbre blanc de Carrare, H. 75 cm ; L. 30 cm ; P. 30 cm, Genève, Musées d’art et d’histoire de Genève, n°inv. 1981-0017 ;

– Carlo Albacini (Fabriano, 1734 – Rome, 1813), Bacchus et Ariane, avant 1807, marbre blanc de Carrare, H. 70 cm, Madrid, Académie royale des Beaux-Arts San Fernando ;

– Anonyme, XVIIIème – XIXème siècle, Bacchus et Ariane, marbre, H. 70 x L. 35 ; P. 31 cm, Montpellier, musée Fabre, n°inv. Ox.14.1.

 

Œuvre d’un artiste italien, ce marbre figurant Bacchus et Ariane s’inspire d’une copie gréco-romaine des Ier-IIème siècles après J.-C. Il illustre le ‘Retour à l’antique’ dont le succès s’exprime dans les nombreuses restaurations d’œuvres archéologiques qui se multiplient et irriguent la création artistique à Rome à la fin du XVIIIème siècle.

La copie romaine était originellement constituée des torses de deux personnages et d’une partie des drapés. L’œuvre est alors identifiée comme Priape et une ménade. Le groupe est restauré et « reconstitué ». Un sculpteur y ajoute les visages et le groupe devient alors Bacchus et Ariane. Il entre dans les années 1770 dans la collection Smith Barry et intègre le château de Marbury Hall dans le Cheshire en Angleterre.

Dès 1777, Francesco Carradori, maître spécialisé dans la restauration d’œuvres archéologiques, crée un groupe fortement inspiré de la copie romaine mais dont le travail des drapés, le détail de la tête de chèvre et des sandales fixent un modèle plus élégant et adapté au goût néoclassique de l’aristocratie européenne effectuant le Grand Tour.

Ainsi, ce marbre est exemplaire de l’esthétique néoclassique, par son origine antique et par la créativité du sculpteur qui lie parfaitement ces deux figures à la manière des groupes debout d’Antonio Canova (voir Dédale et Icare ou encore Vénus et Adonis). Ce marbre représente un instant de tendre complicité illustrant la capacité des sculpteurs néoclassiques à se détacher de la rigueur antique pour introduire un idéal de douceur dans leurs œuvres. Ces deux personnages ne sont pas simplement l’un à côté de l’autre mais s’épousent par la fusion de leurs drapés, par le jeu des regards et par le geste d’enlacement de Bacchus.

Ce sont tous ces éléments du goût néoclassique que de nombreux artistes italiens du XIXème siècle se sont plu à sculpter dans ce groupe, tels Francesco Carradori (1747-1824) ou Carlo Albacini (1770-1807) dont un certain nombre d’œuvres lui étant attribuées présentent les mêmes dimensions que notre œuvre.

07 février 2021 Le Floc'h 1 ter, boulevard de la République 92210 Saint-Cloud
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