Jean-Baptiste Joseph De Bay (1779-1863)

Atropos s’apprête à couper le fil

Plâtre
Signé “ DE.BAY PÈRE ”, titré “ ATROPOS ” et titré “ DESTIN ”

H. 128 x 73 cm

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Estimation : 8.000 / 12.000 €

Prix au marteau :

N° de lot : 9

Littérature en rapport :- L. and R. Ménard, Musée de peinture et de sculpture ou recueil des principaux tableaux statues et bas-reliefs, Paris, 1872, volume X, Imprimerie E. Martinet, pp. 43-44, pl. 46;
- S. Lami, Dictionnaire des Sculpteurs de l’école française, au dix-neuvième siècle, Paris, 1914, vol. II,pp. 119-126
- Jacques Van Lennep, La sculpture belge au XIXe siècle, Générale de Banque et les auteurs, Bruxelles 1990

Œuvres en rapport :
– Jean Baptiste Joseph Père Debay (1779- 1863), Les trois Parques, 1827, groupe en plâtre, H.195 cm, Angers, musée des Beaux- arts, SN inv.
– Jean Baptiste Joseph Père Debay (1779- 1863), Les trois Parques, 1828, groupe en plâtre, H.195 cm, Bruxelles,Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, inv.1390

 

S’il est originaire de Malines, Jean Baptiste Joseph De Bay se rend très jeune à Paris et intègre l’atelier de Chaudet. En 1801 on le retrouve à Nantes où il s’impose comme le sculpteur officiel de la ville. Dans la Cité des Ducs il sculpte sans relâche aussi bien pour les autorités communales que religieuses. Ainsi la mairie, la bourse, le Musée d’Histoire naturelle, la bibliothèque publique et, bien sûr la cathédrale sont décorés par le ciseau de De Bay. En 1817 il retourne à Paris où il se fixe définitivement. La capitale, alors en pleine mutation urbanistique offre l’occasion à cet infatigable sculpteur de répondre à un nombre impressionnant de commandes publiques et d’exposer régulièrement au Salon. Il sculpte pour L’Arc de Triomphe de l’Etoile, la cour du Louvre, le jardin des Tuileries, l’église de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou encore le palais de la Bourse.

Devenu français, décoré de la Légion d’Honneur en 1825, De Bay est attaché à la direction générale des Musées. Il n’en oublie pas moins ses origines et expose en Belgique où il jouit d’un grand prestige. En 1827 il expose à Paris au Salon, puis de nouveau à l’Exposition universelle en 1855 un important groupe en plâtre figurant Les trois Parques. L’œuvre est acquise en 1858 par les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Une seconde version, toujours en plâtre, est conservée au musée des beaux-arts d’Angers. Les trois divinités, filles de Zeus et Thémis, maîtresses de la destinée humaine sont représentées par trois femmes qui filent, dévident et coupent le fil de la vie des humains. Du groupe de trois jeunes femmes, Clotho, Lachésis et Atropos c’est la figure isolée d’Atropos munie des ciseaux qui tranchent le fils de la vie qui est ici présentée. Pour cette spectaculaire étude, très aboutie, sans doute une maquette de travail, De Bay s’inspire de la célèbre Vénus accroupie antique du Palais des Offices à Florence. Il n’oublie pas les leçons de son premier Maître Chaudet et sculpte une Atropos toute néo-classique, oubliant pour un temps son goût pour une vérité et un réalisme propre à l’époque.

20 mai 2025 Crait + Müller Hôtel Drouot, salle 5
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