École française du milieu du XVIIIème siècle, suiveur de Lambert Sigisbert Adam (1700-1759)
Amphitrite
Buste en marbre blanc
Sur sa gaine portant les lettres « E » et « F » au dos
H. 68 cm, H. totale 144 cm sur sa gaine
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Estimation : 15.000 / 20.000 €
Prix au marteau :
N° de lot : 39
Ce buste en marbre de très belle qualité s’inscrit par sa typologie et son sujet dans la tradition des grands programmes sculptés des jardins de Versailles, Chantilly et Marly. Il représente Amphitrite, déesse de la mer et épouse de Neptune, sous les traits d’une femme aux courbes généreuses à peine cachées par un drapé mouvementé. Son visage plein et serein tourné légèrement du côté droit est orné d’un impressionnant casque en forme de monstre marin. A l’origine, l’œuvre devait sans doute être appariée avec un buste figurant Neptune formant ainsi une allégorie des mers et des océans, Amphitrite représentant la mer sous sa forme la plus calme, Neptune évoquant par opposition le déchainement furieux des tempêtes océanes. On peut aussi envisager notre Amphitrite s’inscrivant dans un groupe de quatre sculptures décrivant les quatre éléments. Cette allégorie maritime a notamment été magistralement représentée par Antoine Coysevox, l’un des chefs de file de la statuaire des grands chantiers royaux de Louis XIV. Il l’a figuré au côté de Neptune, de la Marne et la Seine dans l’un des quatre groupes commandés pour la « rivière » du parc de Marly en 1705.
Si la qualité de l’exécution et le sujet nous invite à voir dans l’artiste un sculpteur ayant très probablement reçu une formation classique dans une académie prestigieuse rompu à l’art de cour et aux codes édictés par Charles Lebrun à Versailles, il faut sans doute y voir un artiste de la génération qui suit les grands programmes versaillais. L’auteur de notre Amphitrite fait partie des artistes de la génération intermédiaire qui ont contribué à l’évolution du style sous Louis XV, passant progressivement du baroque au rococo. Si l’artiste Lorrain Lambert Sigisbert Adam a été évoqué pour l’attribution de notre buste, son style est plus fougueux, plus baroque contrairement à notre Amphitrite plus calme et plus simple annonçant le néoclassicisme des années 1780/90.