Augustin Pajou (1730-1809)

Amour chevauchant un lion

Terre cuite originale
Signée et datée "Pajou. Regis sculptor 1799" au verso

26 x 24,50 x 9,50 cm

-Collection Albert Lehmann, Paris - Sa vente, Paris, galerie Georges Petit, 4-5 juin 1925, n° 44 -Collection particulière du Sud-Ouest de la France

Estimation : 70.000 / 100.000 €

Prix au marteau : 190.000 €

Littérature en rapport :Expositions :
Probablement Salon de 1779, Paris, n° 198 : «Le pouvoir de l'Amour» (parmi les esquisses en terre cuite)
Bibliographie :
Henri Stein, Augustin Pajou, Paris, 1912, p. 220, repr. p. 241
James David Draper et Guilhem Scherf, Augustin Pajou dessinateur en Italie 1752-1756, Archives de l'Art français, Nouvelle période, t. XXXIII, Nogent-le-Roi, 1997, p. 42-43, fig. 54
James David Draper et Guilhem Scherf, Pajou. Sculpteur du Roi 1730-1809, cat. exp. Paris-New York, 1997, mentionné dans la chronologie p. 388

ugustin Pajou, doué d’un grand talent et d’une facilité qu’il exerce dans tous les genres de la sculpture et du dessin, entre dans l’histoire comme le « sculpteur du Roi ». S’il répond aux nombreuses commandes royales, construit sa carrière au plus près de l’Académie et réalise de nombreux portraits officiels, il n’en oublie pas pour autant sa clientèle privée, ses nombreux amis et son important réseau de relations pour qui il modèle de petites statuettes raffi-nées. Notre groupe s’inscrit dans ce corpus d’œuvres pour amateurs que Pajou présente régulièrement au Salon. Durant cette année 1779, date de notre statuette, Pajou fait un long séjour au château de Cheverny chez son ami le comte Dufort de Cheverny. Peut-être l’artiste a t-il modelé cette terre cuite afin de l’offrir à l’un des nombreux convives influents et collectionneurs invités dans le Val de Loire à l’occasion de la fête de Saint-Jean. Dans les livrets du Salon de cette même année 1779, dans la section « Esquisses en terre cuite », et sous le n° 198, Pajou présente un groupe intitulé : Le Pouvoir de l’amour. L’idée qu’il s’agisse de notre statuette est séduisante. Outre la belle signature précisant le titre de sculpteur du roi, usage peu courant pour une simple esquisse si ce n’est pour une présentation officielle au Salon, l’allégorie semble correspondre à notre élégante, libre et talentueuse terre cuite. Car c’est bien une allégorie du pouvoir de l’amour que cette iconographie semble proposer. Ce thème, inspiré d’un sujet de camée antique très diffusé et source d’inspiration chronique comme en témoigne notamment le dessin de Giulio Romano (fig. 1), fut repris par Pajou à plusieurs reprises. Ainsi, il réalisa d’après une pierre gravée antique un merveilleux dessin de L’Amour jouant de la lyre sur un lion (fig. 2), dessin qu’il réutilisa déjà sûrement pour notre petite terre cuite, mais également pour son bas-relief La Terre, ou Le Triomphe de Cybèle(fig. 3), réalisé pour la décora-tion du salon de l’hôtel de Voyer d’Argenson à la fin des années 1760. Clodion reprendra égale-ment cette iconographie réalisant deux petites statuettes dans l’esprit de celle que nous présentons, l’une figurant un amour chevauchant un chien, allégorie de l’Amour et de la Fidélité, et l’autre titrée simple-ment L’Amour chevauchant un lion, faisant allusion, comme Pajou le fit dans notre ravissante statuette, à l’Amour dominant la Force, au « Pouvoir de l’Amour ».

27 mars 2019 Artcurial - 18H Hôtel Dassault, 7 rond-point des Champs Elysées 75008
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