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Ce Portrait de Mathilde Duffaud, amante et muse du sculpteur napolitain Vincenzo Gemito,
est une œuvre inédite dans son corpus, qui plus est traduite avec sensualité et liberté.

Ce n’est pas une image touchante du petit peuple napolitain – auquel Vincenzo Gemito est tant attaché et auquel il a donné une âme et une allure – qui est cette fois proposée, mais une œuvre tout aussi émouvante car très personnelle, le Portrait de Mathilde Duffaud. Le sculpteur et la belle Mathilde, compagne d’un antiquaire français, se rencontrent à Naples en 1872 alors qu’elle y est en vacances. Le coup de foudre sera réciproque, et les deux amants s’installent rapidement ensemble sur les pentes du Vésuve. Tout au long de leur intense et hélas trop brève histoire d’amour – Mathilde décède prématurément des suites d’une longue maladie en 1881 –, l’artiste va la dessiner et la modeler. Si de nombreux exemples nous sont parvenus, ce portrait était demeuré inédit jusqu’à ce jour. Jean-Loup Champion, commissaire scientifique de l’exposition « Gemito : le sculpteur de l’âme napolitaine » (Petit Palais, octobre 2019-janvier 2020), date le modèle du séjour en France du sculpteur, plus précisément entre 1877 et 1878 en raison – outre le fait qu’il soit fondu par Hébrard – d’une concordance entre la coiffure de Mathilde sur cette œuvre et celle que l’on retrouve sur ses portraits dessinés de la même période. Il note aussi la sensualité de la pose et la liberté de sa touche. Un autre buste en bronze (h. 53 cm) l’accompagnera : celui édité pour Le Philosophe (deuxième version), qui est estimé entre 15000 et 20000€.