La sculpture moderne et son berger

Gazette Drouot n°24
14 juin 2024

Pour mener ce troupeau à bon port, la force physique du fils de Caïn était conviée, magistralement transcrite par Paul Landowski.
Paul Landowski, une fois titulaire du prix de Rome, part pour la cité du Latium et y travaille avec ardeur, notamment à un grand groupe, Les Fils de Caïn, s’inscrivant dans le projet monumental du Temple de l’homme. Il cherche à représenter ce dernier à différents âges de la vie afin d’illustrer l’humanité en marche. Le Berger, ici présenté, est la figure du jeune pasteur Jabel et incarne la force physique, tandis que Jubal, le premier poète, symbolise la force de la pensée, et Tubalcaïn, le forgeron, celle du travail. Tout juste rentré en France, le sculpteur expose l’œuvre au Salon de 1906 et reçoit une médaille de première classe et les éloges de l’Académie. L’État achète le groupe la même année et l’installe dans la cour Napoléon du Louvre. Aujourd’hui, il est visible dans le Jardin des Tuileries. Cette épreuve, une réduction fondue vers 1910 par Adrien Hébrard, était déposée à 30 960 €. Avec la Bible, la mythologie était l’une des sources les plus fécondes d’inspiration pour les artistes anciens. Nicolas François Gillet (1712-1791) a choisi la figure délicate de la nymphe Hébé et l’a figée dans le marbre. Reproduit page 64 de la Gazette n° 22, ce buste de la déesse de la jeunesse éternelle (h. 58 cm) n’a pas pris une ride et rayonnait à 29 670 €.

VENDREDI 7 JUIN, SALLE 10 – HÔTEL DROUOT. CRAIT + MÜLLER OVV. CABINET LACROIX – JEANNEST

17 juin 2024