Presse

Gazette Drouot n°23
Vendredi 13 juin 2025

De la vie au trépas

Au chapitre de la sculpture, un bronze de Napoléon Ier à cheval vêtu à l’antique, évalué 60 000/80 000 € (voir page de droite), est l’unique trace d’un projet qui ne vit jamais le jour. C’est au sculpteur Jean-Guillaume Moitte (1746-1810) – élève de Pigalle et de Lemoyne, grand prix de Rome en 1768 – que l’on doit cette fonte unique, qu’il conserva jusqu’à sa mort avant qu’elle ne soit acquise par Feuchère lors de sa vente après décès. Réapparue sur le marché de l’art londonien en 1986, elle serait la seule représentation équestre contemporaine de l’Empereur. Durant le Consulat, Moitte reçut commande de la municipalité de Bordeaux d’une statue équestre monumentale de Napoléon. Il réalise une petite version en bronze – certainement celleci – pour servir de modèle, mais le projet est abandonné par la ville, faute de moyens. Empereur, homme le plus puissant du monde, Napoléon n’en demeure pas moins mortel. En atteste l’image de Napoléon sur son lit de mort prisée 60 000/80 000 € (voir page 65). Elle fut réalisée en 1821 par Denzil Ibbeston (1788- 1857) qui, en tant qu’assistant-commissaire général de l’armée anglaise, put suivre Bonaparte dans son exil à Sainte-Hélène. Amené à constater son décès le 6 mai 1821, il immortalise cet instant par cette image, qu’il donna ensuite au gouverneur Hudson Lowe. Offerte par celui-ci au roi George IV, elle passa ensuite dans diverses collections anglaises, avant d’être acquise par le comte Colonna Walewski. Une belle revanche de l’histoire.

Jean-Guillaume Moitte (1746-1810), Napoléon Ier à cheval vêtu à l’antique, bronze à patine brune, 51,5 x 40 cm.
Estimation : 60 000/80 000 €