La pureté de la ligne
Gazette Drouot n° 44
Vendredi 06 décembre 2024
Probablement fondue du vivant de Pompon, cette Oie à la silhouette stylisée et à la base arrondie appartient à la seconde version de cette œuvre née en 1926.
Provenant d’une collection particulière française, cette Oie appartient au dernier état du modèle, à la base arrondie et lisse, créé en 1926 et dont l’édition a été réalisée à partir de cette date par la fonderie Claude Valsuani. Ce dernier effectua, du vivant de François Pompon, une première édition dont on ne connaît pas le nombre d’exemplaires, notre bronze appartenant très probablement à celle-ci. Une édition posthume eut lieu par le même éditeur en douze exemplaires numérotés, ce qui n’est pas le cas de notre oiseau simplement signé. Valsuani fut le second éditeur de François Pompon, après Adrien Hébrard, avec lequel l’artiste travailla de 1906 à 1924. C’est d’ailleurs avec celui-ci qu’il réalisa la première version de l’Oie, présentée au Salon de 1910 et fondue en quinze exemplaires. Sa collaboration avec Valsuani lui permit de varier ses patines, à l’image de celle-ci, brune, s’adaptant parfaitement à ses modèles lisses, leur offrant toute la profondeur voulue. À l’image de cette version à la tête relevée et à la base circulaire, les animaux de Pompon s’orientent, au fil de sa carrière, vers une synthèse des formes. Une évolution influencée par le japonisme et l’art égyptien, mais aussi par une conception moderne de la sculpture – également représentée à cette époque par Brancusi ou Zadkine –, qui rompt avec le travail effectué durant de nombreuses années comme praticien pour Rodin ou Saint-Marceaux.
SAMEDI 7 DÉCEMBRE, REIMS. CHÂTIVESLE MAISON DE VENTES OVV. CABINET LACROIX-JEANNEST.